Bien que les petits États insulaires soient les plus vulnérables à l’élévation du niveau de la mer, le nombre des personnes touchées est beaucoup plus vaste, a averti jeudi le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Lors d’un sommet spécial en marge de l’Assemblée générale, Dennis Francis, diplomate originaire de Trinité-et-Tobago, a déclaré qu’il était déterminé à faire en sorte que la question reçoive l’attention qu’elle mérite au cours de sa présidence.
La nécessité d’adopter des approches plus inclusives et novatrices pour ralentir le changement climatique, y compris la montée des eaux, a trouvé un écho tout au long de la semaine de haut niveau, face à l’évolution rapide de la crise climatique.
La menace existentielle n’est pas une exagération
Pour de nombreux pays, en particulier les petits États insulaires en développement, cette question représente une menace existentielle.
« Il ne s’agit pas d’une spéculation ou d’une exagération. C’est la réalité », a expliqué M. Francis, étayant ses propos par des données du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
En effet l’organisme des Nations Unies chargé d’évaluer les données scientifiques relatives au changement climatique estime que, dans les conditions actuelles, le niveau moyen mondial des mers devrait augmenter de 8 à 29 centimètres d’ici à 2030, les régions équatoriales étant les plus touchées, avec une nouvelle hausse pouvant atteindre 70 cm d’ici 2070.
Les deltas de fleuves fertiles comme le Mississippi, le Mékong et le Nil – les greniers à blé du monde – sont en train de couler
Cette élévation est principalement attribuée à la dilatation thermique et aggravée par la fonte des glaciers de montagne et de la calotte glaciaire.
Les événements extrêmes liés au niveau de la mer, qui se produisaient auparavant une fois par siècle, pourraient devenir un phénomène annuel d’ici la fin du siècle.
Une ambition collective est nécessaire
M. Francis a averti que 900 millions de personnes vivant dans des zones côtières de faible altitude risquent de perdre leur maison en raison de l’élévation du niveau de la mer et d’autres effets du climat, ajoutant que le problème s’étend bien au-delà des communautés côtières.
Personne n’est à l’abri d’une potentielle catastrophe, a-t-il ajouté, « les deltas de fleuves fertiles comme le Mississippi, le Mékong et le Nil – les greniers à blé du monde – sont en train de couler ».
Au-delà des effets dévastateurs sur les moyens de subsistance et les communautés, l’élévation du niveau de la mer a d’autres conséquences qui touchent à l’environnement, au droit, à la politique, à la technique, à l’économie, à la culture et aux droits de l’homme.
« Nous risquons non seulement de perdre des terres, mais aussi le riche patrimoine culturel et historique de ces îles et régions qui ont contribué à façonner l’identité des gens », a affirmé M. Francis aux dignitaires qui s’étaient rassemblés à l’occasion de cet événement.
M. Francis a appelé les dirigeants à rehausser leur « ambition collective », à prendre des mesures indispensables et à les inscrire à l’ordre du jour de la prochaine COP28, qui se tiendra le 30 novembre, et de la conférence sur les PEID (petits États insulaires en développement), prévue pour 2024