Il a d’abord noté que l’intelligence artificielle était la plus grande transformation que le monde ait connue, bouleversant fondamentalement l’éducation, les affaires, les soins de santé, la défense, la gouvernance et l’ONU.
Les gouvernements doivent maintenant comprendre et contrôler le pouvoir transformateur qu’offre l’intelligence artificielle sans en connaître la myriade de possibilités, a-t-il estimé.
Outil de démocratisation
Selon lui, l’intelligence artificielle pourrait nous aider à inverser les changements climatiques, améliorer les chaînes d’approvisionnement, détecter les signes de maladies chroniques ou de pandémies, ou encore accroître la productivité des entreprises et des gouvernements. L’intelligence artificielle peut surtout devenir un outil de démocratisation qui permettra à tout un chacun de par le monde de s’autonomiser, a-t-il ajouté.
Malheureusement, l’intelligence artificielle peut aussi être utilisée à mauvaise escient, a poursuivi le Vice-Premier ministre britannique, citant le piratage de données bancaires et gouvernementales et la duperie des électeurs grâce à des contenus faussés.
Les principaux risques proviendront de la mauvaise utilisation de cette technologie de pointe, a-t-il averti, exhortant les gouvernements à déterminer, ensemble, les risques pour mieux les anticiper. M. Dowden a déploré que la compétition mondiale pousse certaines sociétés et pays à œuvrer pour la création d’une superintelligence qui dépasserait de loin l’intelligence humaine.
La communauté internationale doit se prémunir des implications négatives de l’intelligence artificielle tout autant qu’en saisir les opportunités, a-t-il insisté. Si, par le passé, les dirigeants ont régulé les développements scientifiques et technologiques a posteriori, ils doivent cette fois-ci légiférer en parallèle, a-t-il estimé, appelant les législateurs à s’entourer d’experts pour réaliser cette tâche.
Sommet sur l’intelligence artificielle
Il a noté que les actions les plus significatives doivent être menées avec les entreprises technologiques et les acteurs non étatiques d’influence, ce qui exige une nouvelle forme de multilatéralisme.
En novembre prochain, le sommet britannique sur l’intelligence artificielle permettra d’évaluer les risques sécuritaires des technologies de pointe. Convaincu que les gouvernements ferment les yeux sur le consensus scientifique lié au risque d’extinction de l’humanité par l’intelligence artificielle, M. Dowden a appelé la communauté internationale à s’entourer d’experts et à se réunir plus régulièrement.
Il a également annoncé que le Royaume-Uni a décidé de mettre sur pied une équipe spéciale avec l’ambition qu’elle devienne une structure permanente avec un accès international. C’est une culture de normes, de transparence et d’échange d’idées qui doit inspirer les gouvernements dans cette tâche inédite mais passionnante, a-t-il martelé. Si nous ne connaissons pas les risques, nous savons néanmoins que la puissance de l’action dépendra de la coopération entre les nations, a-t-il conclu.