Huit jours après la dissolution du gouvernement dirigé par Dr Bernard Goumou, le Président de la République, le Général de Corps d’Armée, Mamadi Doumbouya a nommé Amadou Oury Bah au poste de Premier ministre, Chef du Gouvernement.
Le nouveau locataire du Palais de la Colombe, déjà très connu sur l’échiquier politique guinéen, a aussitôt prêté serment au Palais Mohamed V.
Un vieux routier de la politique guinéenne
Né à Pita en 1958, celui que ses compatriotes connaissent mieux sous le nom de Bah Oury a fondé, en 1991, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). En tant que fondateur et chef de ce parti, Bah Oury a été une figure de proue de l’opposition depuis le début des années 1990.
En 2008, ce banquier est nommé ministre chargé de la Réconciliation nationale, de la Solidarité et des Relations avec les Institutions dans le gouvernement dirigé à l’époque par Ahmed Tidjane Souaré, dernier gouvernement de la Guinée sous la présidence de Lansana Conté.
Tout récemment, Bah Oury s’est prononcé contre le mouvement de grève lancé par les centrales syndicales en ces termes : « Le lancement d’un mouvement de grève générale par les syndicats guinéens est inopportun ». Pour lui, « la dissolution du gouvernement est une situation exceptionnelle qui doit amener les responsables syndicaux à surseoir à leur mouvement jusqu’à la formation du prochain gouvernement pour leur permettre d’avoir des interlocuteurs responsables pour aborder le fond des sujets en litige ».
Une lourde responsabilité
Bah Oury hérite de la Primature à un moment où le mouvement Syndical vient de déclencher une grève générale. Sa première tâche sera certainement celle de procéder à la désescalade de la tension. « Les autorités morales du pays, en conséquence, doivent prendre des initiatives pour s’autosaisir afin d’amorcer un dialogue entre le CNRD et les représentants du mouvement syndical. Ceci est d’autant plus nécessaire que des mesures d’apaisement sont déjà prises par les autorités de la Transition en ce qui concerne la restriction de l’accès à Internet. Par un dialogue responsable et constructif, il est possible d’avancer dans la résolution des revendications pour éviter d’aggraver les épreuves que les Guinéens endurent », disait-il récemment avant sa nomination.
Le voilà désormais responsabilisé pour redonner la confiance à ses compatriotes. Soit !
Amadou Diallo