Le Secrétaire général de l’ONU a appelé jeudi à « donner la priorité aux personnes » en mettant fin à la stigmatisation et à la discrimination à l’égard de celles qui consomment des drogues et en élargissant les programmes de prévention et de traitement.
Dans son message d’ouverture de la 67e session de la Commission des stupéfiants, le chef de l’ONU António Guterres a déclaré que la prolifération de drogues illicites puissantes et l’usage abusif de produits pharmaceutiques doivent être combattus par des réponses équilibrées et une action collective.
Il a appelé à lutter contre le trafic de drogue, à investir dans la prévention de la consommation de drogue et à garantir l’égalité d’accès aux soins de santé et aux traitements, tout en protégeant les droits et la dignité de chacun.
« Nous devons toujours nous efforcer de donner la priorité aux personnes en mettant fin à la stigmatisation et à la discrimination et en renforçant la prévention ; en insistant sur la réadaptation; en défendant les droits humains des personnes qui consomment des drogues ; et en élargissant les programmes de prévention et de traitement ainsi que les services de santé », a-t-il déclaré.
« Ensemble, unissons-nous pour promouvoir la santé et le bien-être de tous, faire progresser les objectifs de développement durable (ODD) et ne laisser personne de côté », a-t-il ajouté.
Commission des stupéfiants
La Commission des stupéfiants est le principal organe décisionnel de l’ONU en matière de contrôle et de politique en matière de drogues. Créée en 1946, elle est chargée de surveiller la situation mondiale en matière de drogue, de superviser la mise en œuvre des traités internationaux de contrôle des drogues et de formuler des recommandations sur les questions liées à la drogue.
Elle se compose de 53 États membres élus par le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), basé à New York, pour un mandat de trois ans.
La 67ème session de la Commission se déroule dans un contexte de plus en plus complexe, comprenant des réseaux de trafic de drogue, une offre record de certaines drogues illicites et des options limitées de traitement pour les toxicomanes, selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
Des défis en évolution
« Les défis liés à la drogue évoluent rapidement, à mesure que les produits synthétiques modifient le marché, que les réseaux de trafiquants font évoluer leur modèle commercial et que les marchés illicites se chevauchent avec les conflits et l’instabilité », a déclaré Ghada Waly, Directrice exécutive de l’ONUDC.
« La réponse mondiale se trouve à un tournant important, et la Commission des stupéfiants doit profiter de cette session marquante pour s’unir autour de réponses équilibrées qui protègent nos communautés, promeuvent la santé publique et défendent les droits humains », a-t-elle ajouté.
Mme Waly a également souligné le besoin urgent d’une action collective dans la lutte contre les drogues illicites, appelant à l’unité entre les nations pour tirer parti des traités et cadres internationaux ainsi qu’à une plus grande volonté politique et des ressources financières pour faire face au problème de la drogue.
Des promesses à l’action
Lors de la session, qui se déroulera jusqu’au 22 mars, les États annonceront de nouveaux engagements pour lutter contre le fléau de la drogue et transformeront leurs engagements politiques en actions sur le terrain.
Ils devraient également adopter des résolutions clés sur des sujets liés aux programmes de réadaptation et de gestion du rétablissement, à l’amélioration de l’accès et à la disponibilité des substances contrôlées à des fins médicales et scientifiques, ainsi qu’à la prévention et à la réponse aux surdoses de drogues