Département d’État des États-Unis
Antony Blinken, secrétaire d’État
Le 9 avril 2024
Extraits
MONSIEUR LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Bonjour à tous. C’est, comme toujours, un grand plaisir d’accueillir le ministre des Affaires étrangères, M. Cameron, au département d’État, à Washington. Nous étions justement ensemble – assis même l’un à côté de l’autre – lors des réunions de l’OTAN à Bruxelles la semaine dernière, mais nous conversons régulièrement et sommes en consultation permanente sur les défis majeurs auxquels nos deux pays sont confrontés, et auxquels ils font face ensemble, et aujourd’hui a été un nouveau chapitre important de ces conversations.
En commençant par l’Ukraine, nous avons bien sûr réaffirmé qu’il était impératif de continuer de soutenir l’Ukraine et de l’aider à se défendre contre l’agression en cours par la Russie. Je dois dire que le Royaume-Uni a été un leader extraordinaire à cet égard dès le début, ayant imposé des sanctions et des contrôles des exportations à la Russie, entravé sa capacité à continuer de financer la guerre et accru ses investissements dans la base industrielle de défense.
Il s’agit d’un effort majeur dans lequel nos deux pays sont engagés avec de nombreux autres pays, à la fois dans le contexte des besoins immédiats et pour l’avenir. De grandes entreprises de défense britanniques ouvrent des bureaux à Kyiv, travaillent conjointement avec nos amis ukrainiens et aident l’Ukraine à développer ses propres produits de défense. Le Royaume-Uni a été le premier pays à officialiser et à finaliser les accords de sécurité bilatéraux que 30 pays ont soit déjà négociés avec l’Ukraine, ou sont en train de le faire, afin d’aider cette dernière à se doter d’une force qui sera capable de décourager les futures agressions et de se défendre à l’avenir.
Nous avons discuté des moyens de consolider nos efforts pour empêcher le transfert à la Russie d’armes et de matériel susceptibles d’être utilisés en Ukraine. Il s’agit d’un défi permanent, et nous voyons des armes, nous voyons aussi des technologies, qui servent à soutenir la base industrielle de défense de la Russie et qui viennent de la Corée du Nord, de l’Iran, de la Chine. C’est une question particulièrement préoccupante non seulement pour les États-Unis et le Royaume-Uni, mais aussi pour nombre de nos alliés et partenaires en Europe.
En outre, nous avons également parlé de l’impératif d’apporter une aide à l’Ukraine maintenant, sous la forme de munitions supplémentaires, de défenses aériennes et d’artillerie. La semaine dernière, à l’OTAN, nous avons tous les deux entendu le ministre ukrainien des Affaires étrangères, M. Kuleba, parler des besoins immédiats. Nos deux pays poussent à la roue en ce sens, à l’échelon national comme auprès d’autres pays. Dans ce contexte, la demande de budget supplémentaire que le président Biden a adressée au Congrès est urgente et incontournable. La Chambre des représentants a repris ses travaux. Nous espérons que cette demande sera soumise à la Chambre et qu’elle sera votée le plus rapidement possible.
Et je tiens à rappeler que l’écrasante majorité des ressources demandées dans le budget supplémentaire sera, en fait, investie ici même, aux États-Unis, dans notre base industrielle de défense, afin de produire ce dont l’Ukraine a besoin tout en fournissant, au passage, de bons emplois américains.
Nous avons, bien sûr, discuté de la situation au Moyen-Orient et à Gaza. Israël a pris des engagements importants afin que beaucoup plus d’aide humanitaire parvienne à Gaza, et a commencé à prendre des mesures allant dans le sens de ces engagements. Nous envisageons un certain nombre de choses essentielles qui doivent se produire dans les prochains jours, notamment l’ouverture d’un nouveau point d’entrée au nord pour l’aide à Gaza, l’utilisation régulière d’Ashdod, le développement au maximum du flux d’aide en provenance de la Jordanie ainsi que la mise en place d’un mécanisme de déconfliction beaucoup plus efficace avec les groupes humanitaires qui fournissent de l’aide.
Pas plus tard qu’hier, plus de 400 camions ont été autorisés à entrer dans la bande de Gaza, ce qui constitue un record depuis le 7-Octobre. Mais ce qui compte, ce sont les résultats, et les résultats durables, et c’est ce que nous allons regarder très attentivement dans les prochains jours, notamment en veillant à ce que l’aide qui entre à Gaza soit bien distribuée dans l’ensemble de la bande de Gaza, et pas seulement dans le sud ou dans le centre de Gaza. Elle doit également parvenir au nord.
Bien sûr, nous avons toujours des citoyens retenus par le Hamas à Gaza. Nous poursuivons notre étroite collaboration avec Israël, l’Égypte et le Qatar en vue de parvenir à un accord qui aboutira à un cessez-le-feu immédiat et à la libération des otages, et qui créera des conditions encore meilleures pour accroître considérablement l’aide aux personnes dans le besoin à Gaza.