« Le potentiel et l’opportunité de renouveau que représentent les jeunes signifient qu’ils doivent participer aux discussions plus larges qui façonnent nos sociétés », a déclaré la Secrétaire générale adjointe de l’ONU aux affaires politiques, Rosemary DiCarlo, aux membres du Conseil de sécurité.
Les jeunes constituant 55% de la population du sud et de l’est de la Méditerranée, leur voix ne peut être ignorée, a-t-elle ajouté.
Réfléchissant aux manifestations de 2011 qui ont balayé certains pays arabes de la région, elle a souligné que « les jeunes étaient à l’avant-garde de ces mouvements, protestant contre la privation de droits et le manque d’opportunités économiques et d’emplois ».
Mme DiCarlo faisait un exposé au débat du Conseil de sécurité sur le thème « Le rôle des jeunes dans la réponse aux défis de sécurité en Méditerranée », convoqué par Malte en sa qualité de Président du Conseil de sécurité pour le mois d’avril.
Impacts disproportionnés
Malgré leur résilience, les jeunes sont confrontés aux impacts disproportionnés des conflits et des crises climatiques.
L’attaque brutale du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et la guerre qui a suivi à Gaza ont eu des conséquences dévastatrices, où 70 % de la population de l’enclave a moins de 30 ans. En outre, toutes les écoles de la bande de Gaza sont fermées, ce qui touche plus de 625.000 élèves.
Le traumatisme, la violence et l’insécurité alimentaire résultant de tels conflits soulignent le besoin urgent d’efforts de consolidation de la paix donnant la priorité à la participation des jeunes, a déclaré Mme DiCarlo.
« Nous avons été témoins de cet esprit d’innovation dans nos missions politiques spéciales où nous avons de plus en plus déployé de nouvelles technologies pour organiser des consultations numériques avec les jeunes », a-t-elle ajouté, citant des exemples en Libye et au Liban, où de tels dialogues ont contribué à une meilleure compréhension des points de vue et des aspirations des jeunes pour les refléter dans le travail de l’ONU.
Changement climatique
La crise climatique aggrave encore les défis auxquels sont confrontés les jeunes dans la région méditerranéenne, a poursuivi Mme DiCarlo, d’autant plus que la région se réchauffe environ 20% plus vite que la moyenne mondiale.
Elle a souligné l’importance de l’action climatique menée par les jeunes, citant leur participation active aux forums internationaux tels que les réunions annuelles de la Conférence des Parties (COP).
« Les jeunes femmes sont souvent à l’avant-garde de ces mouvements, militant pour une optique de genre à toutes les étapes des politiques et de la prise de décision liées aux risques climatiques », a-t-elle affirmé.
Exploiter le potentiel
Pour exploiter le potentiel des jeunes en tant qu’agents positifs du changement, la haute responsable de l’ONU a également appelé à un investissement et un soutien accrus de la part des organisations régionales et multilatérales.
« Investir dans la jeunesse, c’est investir dans la paix », a-t-elle souligné, appelant à de plus grandes interactions entre les membres du Conseil de sécurité et les jeunes.
En conclusion de son discours, elle a appelé le Conseil « à continuer de défendre l’agenda jeunesse, paix et sécurité, qui est essentiel pour la région méditerranéenne et au-delà ».