Les forêts de plus en plus soumises à des pressions liées au climat, selon un rapport de la FAO

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Ales Krivec/Unsplash
L’exploitation illégale du bois peut réduire la couverture forestière, ce qui peut aggraver les effets du changement climatique.

Le rapport sur la Situation des forêts du monde 2024 indique qu’il existe des preuves suggérant que le changement climatique rend les forêts plus vulnérables aux facteurs tels que les incendies et les ravageurs.

L’intensité et la fréquence des incendies de forêt augmentent, y compris dans des zones qui n’étaient pas touchées auparavant. En 2023, les incendies ont libéré environ 6.687 mégatonnes de dioxyde de carbone dans le monde. Les incendies de forêt boréale étaient auparavant responsables d’environ 10 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone.

En 2021, ces incendies ont atteint un nouveau sommet, principalement en raison d’une sécheresse prolongée. Selon la FAO, celle-ci a entraîné une augmentation de la gravité des incendies et de la consommation de combustible, et ont représenté près d’un quart des émissions totales dues aux incendies de forêt.

Les pompiers de Californie et d’autres parties de la côte ouest des États-Unis ont eu du mal à contenir les incendies de forêt.
San Francisco Fire Department
Les pompiers de Californie et d’autres parties de la côte ouest des États-Unis ont eu du mal à contenir les incendies de forêt.

Production annuelle mondiale de bois de 4 milliards de mètres cubes

D’une manière générale, le changement climatique rend également les forêts plus vulnérables aux espèces envahissantes, les insectes, les ravageurs et les agents pathogènes menaçant la croissance et la survie des arbres.

Le nématode du pin a déjà causé des dommages importants aux forêts de pins indigènes dans certains pays d’Asie, et des régions d’Amérique du Nord devraient subir des dommages dévastateurs dus aux insectes et aux maladies d’ici à 2027.

Par ailleurs, la production mondiale de bois, quant à elle, reste à des niveaux record. Après une brève baisse pendant la pandémie de Covid-19, la production est revenue à environ 4 milliards de mètres cubes par an.

Près de 6 milliards de personnes utilisent des produits forestiers non ligneux et 70 % des pauvres de la planète dépendent d’espèces sauvages pour leur alimentation, leurs médicaments, leur énergie, leurs revenus et d’autres usages. Les projections indiquent que la demande mondiale de bois rond pourrait augmenter de 49 % entre 2020 et 2050.

Face à ces défis, le rapport affirme que l’innovation dans le secteur forestier est un facteur essentiel de progrès dans la réalisation des objectifs de développement durable.

Le bassin du Congo abrite la deuxième plus grande forêt tropicale au monde. Photo FAO/Giulio Napolitano
Le bassin du Congo abrite la deuxième plus grande forêt tropicale au monde. Photo FAO/Giulio Napolitano

Des solutions innovantes

Le rapport énumère cinq actions qui permettront d’accroître l’innovation dans le secteur forestier : sensibiliser, renforcer les compétences, les capacités et les connaissances en matière d’innovation, encourager les partenariats transformationnels, garantir un financement plus important et universellement accessible pour l’innovation, et fournir un environnement politique et réglementaire incitatif.

Parmi ces innovations pouvant renforcer le potentiel des forêts à relever les défis mondiaux, la FAO mise sur l’intelligence artificielle. Celle-ci pourrait ainsi faciliter l’analyse automatisée d’un vaste volume de données existantes et futures collectées quotidiennement par des drones, des satellites et des stations spatiales.

« Ce nouveau rapport aidera les Etats membres de la FAO et d’autres parties prenantes à favoriser une innovation responsable, inclusive et essentielle dans le secteur forestier afin de renforcer la durabilité et la résilience des systèmes agroalimentaires pour un monde meilleur et un meilleur avenir pour tous », a écrit dans l’avant-propos du rapport, QU Dongyu, Directeur général de la FAO.

A noter que le document a été publié en marge de la 27ème session du Comité des forêts (COFO), qui se tient au siège de la FAO à Rome jusqu’à vendredi. Le COFO est le principal organe directeur de la FAO en matière de foresterie. Il est chargé d’identifier les nouvelles questions politiques et techniques, de rechercher des solutions et de conseiller la FAO sur les mesures à prendre. La réunion de cette année a pour thème « Accélérer les

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