Le 9 Décembre de chaque année est déclaré « Journée internationale de lutte contre la corruption ». Pour l’année 2024, le thème retenu à l’échelle mondiale est : « S’unir avec la Jeunesse contre la corruption : Façonner l’intégrité de demain. » En Guinée, cette journée a été marquée par une cérémonie conventionnelle orchestrée par l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption (ANLC), réunissant surveillants et surveillés autour de discours prometteurs.
Cependant, malgré les déclarations officielles faisant état d’avancées significatives dans la lutte contre la corruption, la réalité sur le terrain reste préoccupante. En effet, le système guinéen de lutte contre la corruption ne permet pas une véritable efficacité dans cette lutte vitale pour l’avenir de la nation guinéenne.
La corruption continue d’entraver le développement et de freiner dangereusement la croissance économique, impactant négativement le pouvoir d’achat des citoyens. Le fossé ainsi créé entre, d’un côté, les délinquants financiers, les corrompus et les corrupteurs et, de l’autre, les laborieuses populations devient de plus en plus grand et agressif au point de créer de profondes frustrations dans la société. Il faut, à tout prix, éviter d’en arriver à un malaise général dont les ravages ne se limiteront point aux seuls acteurs de la corruption, mais bien plus.
Aujourd’hui, le constat sur le système guinéen est alarmant : un système répressif à minima et peu préventif, offre une large marge de manœuvre aux acteurs de la corruption pour contourner les mécanismes de contrôle des deniers publics et continuer à se partager ces derniers, contre le silence de chacun et de tout le monde, sans aucune crainte pratiquement. Les dispositifs existants semblent souvent insuffisants pour dissuader les comportements malhonnêtes au sein de notre administration.
Pour remédier à ce dysfonctionnement, il est essentiel de penser à l’intégration d’une prévention plus pratique et renforcée par un contrôle rigoureux, accompagné d’une plateforme d’appel permettant de recevoir des dénonciations citoyennes sous anonymat chiffré, assorties de récompenses substantielles en cas de preuves avérées. Ensuite, la répression doit être sans complaisance, avec des sanctions claires et dissuasives, à travers un système judiciaire totalement indépendant.
Au-delà de tout ce mécanisme, il ne faut pas perdre de vue aussi que le véritable talon d’Achille de la lutte contre la corruption reste et demeure la conscience, l’honneur et la dignité des agents de lutte contre la corruption ainsi que tous ceux et celles qui composent la chaîne, de la détection à la répression.
Comme souvent souligné, en Afrique, un agent chargé de lutter contre la corruption a 99% de chances de devenir le plus grand parrain de la corruption. Cela souligne l’importance de la moralité et de l’intégrité dans la lutte contre ce fléau.
Ainsi, une lutte efficace contre la corruption repose indéniablement sur des réformes structurelles, techniques et technologiques, ainsi qu’une prise de conscience collective à tous les niveaux. Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons bâtir une nation prospère, pour le bien des guinéens d’aujourd’hui et ceux des générations futures.
En cette journée internationale de lutte contre la corruption, il est temps de prendre conscience des enjeux et de s’engager activement pour un avenir meilleur. Avec une jeunesse consciente écoutée et impliquée dans la lutte contre la corruption, nous pouvons façonner l’intégrité de demain avec le CNRD et le Président Mamadi Doumbouya qui fournissent énormément d’efforts dans ce sens avec des résultats obtenus grâce à sa ténacité et sa rigueur.
Bassamba Amine
_Président du MoDeN_
_ResCom2 du FNDT_