Longtemps perçu comme une institution judiciaire négligée en raison du manque de visibilité de ses actions, le Tribunal du Travail de Conakry connaît aujourd’hui un nouvel élan, grâce au leadership de son président et à l’engagement de ses collaborateurs, toujours prêts à l’épauler dans l’accomplissement de ses missions.
La rédaction de votre quotidien en ligne a rencontré M. Mohamed Diawara, qui a accepté de parler du Tribunal du Travail et de son rôle dans un État de droit. Bonne lecture !
Entretien avec M. Mohamed Diawara
Daouda Yansané : Bonjour et merci de nous accorder cet entretien. Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous parler de votre rôle au Tribunal du Travail de Conakry ?
Mohamed Diawara : Bonjour. Je suis Mohamed Diawara, président du Tribunal du Travail de Conakry. Mon rôle est de diriger et d’organiser le fonctionnement de cette juridiction spécialisée. En tant que chef de l’administration judiciaire du tribunal, je veille à la bonne organisation des audiences, à une répartition équitable des affaires entre les juges et à l’efficacité des procédures.
Daouda Yansané : Quel est le rôle principal du Tribunal du Travail de Conakry ?
Mohamed Diawara : Le Tribunal du Travail est une juridiction spécialisée chargée de régler les conflits liés aux relations professionnelles. Il traite des litiges entre employeurs et employés, tels que les licenciements abusifs, les différends concernant les salaires ou encore les questions relatives aux droits syndicaux.
Daouda Yansané : Qui peut saisir cette juridiction ?
Mohamed Diawara : Toute personne ou entité ayant un litige en matière de droit du travail peut saisir le tribunal, qu’il s’agisse de salariés, d’employeurs ou d’organisations syndicales.
Daouda Yansané : Comment se déroule une procédure typique devant le tribunal ?
Mohamed Diawara : La procédure commence par le dépôt d’une requête au greffe, qui peut être fait oralement ou par écrit. Une fois la requête enregistrée, un extrait est remis au demandeur. Dans les trois jours ouvrables qui suivent, le président convoque les parties à comparaître dans un délai maximum de dix jours. La convocation peut être transmise par huissier, par lettre recommandée avec accusé de réception ou par tout autre moyen en cas d’urgence. Lors de l’audience, les parties peuvent se représenter elles-mêmes ou être assistées par un avocat, un représentant syndical ou patronal, ou encore un membre de leur branche d’activité.
Mohamed Diawara : L’exécution des décisions incombe aux huissiers de justice, qui peuvent être appuyés par les autorités compétentes si nécessaire. Cependant, certaines parties opposent parfois des résistances, ce qui peut compliquer l’application des jugements.
Daouda Yansané : Les parties peuvent-elles faire appel des décisions ?
Mohamed Diawara : Oui, les décisions rendues par le Tribunal du Travail peuvent être contestées devant la Cour d’Appel de Conakry.
Daouda Yansané : Quels sont les principaux défis auxquels le tribunal est confronté ?
Mohamed Diawara : Nous faisons face à plusieurs défis, notamment le manque de ressources matérielles, l’insuffisance de personnel judiciaire et les retards dans l’exécution des décisions.
Daouda Yansané : Quelles améliorations espérez-vous mettre en place ?
Mohamed Diawara : Nous espérons obtenir des moyens supplémentaires pour renforcer l’efficacité du tribunal. Une meilleure sensibilisation des employeurs et des travailleurs à leurs droits et devoirs est également essentielle pour réduire le nombre de conflits.
Daouda Yansané : Avez-vous un dernier message à adresser aux travailleurs et employeurs de Conakry ?
Mohamed Diawara : Je les encourage à privilégier le dialogue et la conciliation. Le respect des dispositions légales en matière de droit du travail est essentiel pour préserver des relations professionnelles harmonieuses.
Daouda Yansané : Merci beaucoup pour votre disponibilité.
Mohamed Diawara : Je vous remercie également.