Un garçon de deux ans atteint d’une leucémie et traité par chimiothérapie joue en attendant de voir un médecin dans un hôpital au Ghana.
© WHO/Ernest Ankomah Un garçon de deux ans atteint d’une leucémie et traité par chimiothérapie joue en attendant de voir un médecin dans un hôpital au Ghana.
11 février 2025 Santé
Un nouveau projet en partenariat avec l’ONU visant à distribuer des médicaments essentiels contre le cancer infantile a débuté en Ouzbékistan et en Mongolie, premier déploiement d’un projet qui doit être testé dans six pays, a annoncé mardi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Chaque année, environ 400.000 enfants sont diagnostiqués d’un cancer et la plupart d’entre eux vivent dans des pays à faible revenu où les médicaments sont inabordables ou indisponibles, ce qui entraîne un taux de mortalité écrasant de 70 %.
Dans les pays à revenu élevé, plus de huit enfants diagnostiqués sur dix survivent.
« La plateforme est désormais prête à combler cette lacune », a déclaré le Dr Andre Ilbawi, responsable technique du programme de lutte contre le cancer de l’OMS.
L’objectif de l’agence des Nations Unies – en collaboration avec le principal établissement pédiatrique américain St. Jude Children’s Research Hospital – est d’atteindre 50 pays où les besoins sont les plus grands, en fournissant des médicaments pour traiter 120.000 enfants atteints de cancer dans les cinq à sept prochaines années. Bien qu’il s’agisse d’un objectif ambitieux, il est réalisable, a affirmé le Dr Ilbawi à des journalistes à Genève.
« Cela marque le début d’un mouvement mondial visant à fournir aux enfants atteints de cancer les médicaments dont ils ont besoin, quel que soit leur lieu de résidence ou leur capacité de paiement », a-t-il insisté, grâce à la Plateforme mondiale pour l’accès aux médicaments contre le cancer de l’enfant.
Un financement important
Le lancement de la plateforme a été rendu possible grâce à un investissement de 200 millions de dollars de St. Jude’s, ce qui représente le plus important engagement financier jamais pris en faveur des médicaments contre le cancer de l’enfant à l’échelle mondiale.
L’initiative s’appuie également sur l’expérience du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et du Fonds stratégique de l’Organisation panaméricaine de la santé, qui achètent et distribuent les médicaments. « Cette innovation est désormais devenue un phare d’espoir nécessaire pour les familles du monde entier », a déclaré le Dr Ilbawi.
La plateforme n’est pas un programme de dons, mais plutôt une coentreprise impliquant les gouvernements, l’industrie pharmaceutique, les organisations non gouvernementales et les acteurs locaux tels que les hôpitaux.
Complexe et difficile
Les quatre pays restants de la phase pilote qui recevront bientôt des médicaments contre le cancer sont l’Équateur, la Jordanie, le Népal et la Zambie. Dans quelques jours, le Salvador, la Moldavie, le Sénégal, le Pakistan, le Ghana et le Sri Lanka se joindront également au programme.
Les besoins d’un enfant atteint de cancer sont complexes et exigeants, allant des professionnels qualifiés aux sociétés pharmaceutiques et aux communautés prêtes à soutenir une famille pendant le processus traumatisant du diagnostic, a expliqué l’OMS.
Mais avec le lancement de cette plateforme, l’espoir de la développer est né. « L’idée de donner à chaque enfant une chance de lutter contre le cancer, peu importe où il est né, devient désormais une réalité », a dit le Dr Ilbawi.