Le pouvoir. Ce mot qui fascine, qui attire, qui transforme. Mais aussi ce mot qui démasque. Car le pouvoir, au fond, n’est pas ce que l’on détient… c’est ce que l’on révèle.
Un président africain disait un jour, dans un moment de confidence : «Quand tu es au pouvoir, fais du bien à ceux qui en ont vraiment besoin. Parce que ceux qui t’entourent souvent ne sont là que tant qu’ils peuvent prendre quelque chose et le mettre de côté.»
Ces mots, simples mais puissants, m’ont poursuivi. Car dans le silence des bureaux feutrés du pouvoir, dans le tumulte des foules qui acclament aujourd’hui mais oublient demain, la vraie question demeure : À qui tends-tu la main lorsque tu peux changer une vie?
Le témoignage d’un ancien président africain résonne particulièrement à ce sujet : «Les gens ne restent à tes côtés que lorsqu’ils voient à tes côtés ce qu’ils peuvent prendre et mettre à côté». Cette phrase, tout en nuances, met en lumière une réalité amère, mais véridique. Alors que beaucoup se rendent au sommet pour s’enrichir personnellement, combien prennent le temps de considérer l’impact de leurs décisions sur le bien-être collectif ?
Un leader doit faire preuve de discernement et d’empathie. Chaque choix doit être guidé par un sens profond de justice. Trop souvent, nous découvrons que les décisions politiques sont prises sans tenir compte des voix silencieuses, de ceux qui souffrent en silence. La société a besoin de leaders audacieux, capables de s’élever au-dessus des intérêts personnels pour embrasser une mission plus grande : celle d’éradiquer les injustices et de servir le bien commun.
Quand on est en haut, on croit souvent qu’on y restera toujours. Mais la roue tourne. Et ce sont ceux que l’on a ignorés dans notre ascension qui deviennent parfois les témoins de notre chute. Le pouvoir est un miroir. Il ne montre pas qui tu veux être. Il montre qui tu es réellement.
Alors, à ceux qui dirigent aujourd’hui politiciens, responsables, recteurs, décideurs cette tribune est une invitation. Une invitation à ne jamais oublier les visages humbles, les voix tremblantes, les lettres de détresse restées sans réponse.
Ne laissez pas l’arrogance étouffer l’humanité. Car un homme n’est jamais aussi puissant que lorsqu’il choisit d’être juste, même quand il peut être fort.
Donnez sans attendre. Agissez sans calcul. Servez sans bruit. Un geste peut guérir. Une parole peut sauver. Un oui peut changer un destin.
Je n’écris pas pour accuser. J’écris pour rappeler. Que ceux qui tiennent aujourd’hui la barre n’oublient pas que la mer peut être calme… jusqu’à ce qu’elle se lève.
Et quand elle se lèvera, ce ne sont pas les titres qui sauveront, mais les cœurs que l’on a touchés et les vies que l’on a honorées.
*Par Billy KEITA, citoyen en méditation mais passif.*