L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé un appel urgent mardi aux pays d’Afrique du Nord-Ouest pour renforcer la surveillance et mettre en œuvre des mesures de lutte précoce contre les criquets pèlerins.
L’alerte intervient alors que des groupes de criquets adultes et de petits essaims, originaires du Sahel, ont migré vers le sud du Sahara, menaçant les cultures et les pâturages de la région.
« Les opérations de prospection et de lutte sont particulièrement urgentes dans les endroits où les pluies de l’hiver et du début du printemps ont créé des conditions propices à la reproduction », a déclaré Cyril Piou, responsable de la surveillance et des prévisions acridiennes à la FAO.
Intensification de l’activité acridienne
La FAO signale que depuis la fin février, l’activité acridienne a considérablement augmenté, avec l’arrivée de groupes d’ailés et de petits essaims dans le centre de l’Algérie, l’ouest de la Libye et le sud de la Tunisie.
Les conditions écologiques favorables ont conduit à une saison de reproduction printanière marquée par des infestations plus importantes que d’habitude. Les vents et les précipitations ont facilité la migration des criquets vers le nord depuis le sud de l’Algérie, le nord du Mali, le Niger et le Tchad.
L’afflux de populations de criquets en Afrique du Nord-Ouest, notamment au nord et au sud des montagnes du Hoggar en Algérie et du Fezzan dans le sud-ouest de la Libye, a incité la FAO à classer la situation dans la Région occidentale sous le signe de la prudence.
« Les prévisions de la FAO depuis janvier indiquent que l’éclosion et la formation de bandes commenceraient ce mois-ci dans les zones affectées. Si elles ne sont pas contrôlées, ces bandes pourraient se transformer en petits essaims en mai et juin, augmentant le risque pour les cultures et les pâturages », a précisé M. Piou.

Mesures de lutte précoce recommandées
Du sud des montagnes de l’Atlas au Maroc jusqu’au Sahara en Algérie, et jusqu’au sud de la Tunisie et à l’ouest de la Libye, la FAO recommande des prospections intensives sur le terrain dans les zones clés où la reproduction des criquets est susceptible de se produire.
Ces régions ont reçu des précipitations suffisantes pour soutenir la croissance de la végétation, créant ainsi des conditions favorables au développement des criquets, explique la FAO.
Le criquet pèlerin est l’un des ravageurs migrateurs les plus destructeurs au monde.
Un seul essaim peut couvrir d’une à plusieurs centaines de kilomètres carrés. Un kilomètre carré d’essaim peut contenir jusqu’à 80 millions d’adultes, capables de consommer en une journée la même quantité de nourriture que 35.000 personnes.
Une détection précoce et une réponse rapide sont essentielles pour prévenir une crise plus large.

Rester vigilants
À travers son Service d’information sur le criquet pèlerin (DLIS) et la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO), l’agence onusienne continue à fournir des conseils techniques, des mises à jour en temps réel et un soutien opérationnel aux pays touchés.
Elle appelle à une coopération régionale renforcée pour faire face à cette menace et protéger les moyens de subsistance des populations vulnérables.
La FAO exhorte les pays d’Afrique du Nord-Ouest à rester vigilants et à agir rapidement pour contrôler la menace des criquets pèlerins, afin de prévenir des dommages significatifs aux cultures et aux pâturages, et d’assurer la sécurité alimentaire dans la région.