Afrique – Alors que la Journée de l’Afrique est célébrée à travers le continent, des communautés dans plus de 15 pays concluent une semaine d’action puissante sous la bannière de la Semaine AfrikaVuka 2025. Coordonnée par le réseau panafricain AfrikaVuka, la mobilisation de cette année, intitulée « Afrique en marche : une semaine de REPower et de résilience », a rassemblé des organisateurs communautaires, des groupes de jeunes, des artistes et des communautés en première ligne pour exiger une transition juste, loin des énergies fossiles, vers un avenir énergétique fondé sur les énergies renouvelables et centré sur les populations.
Plus de 25 actions ont eu lieu au cours de la semaine, allant de concerts pour la justice climatique à Cotonou, à des débats communautaires sur l’énergie à Kampala, en passant par des spectacles culturels à Abuja et des marches de protestation à Lamu. Ces mobilisations diverses étaient unies par une même revendication : l’Afrique n’a pas besoin de nouveaux oléoducs, elle a besoin de panneaux solaires dans nos écoles, de l’énergie éolienne dans nos communautés, et de la justice au cœur de nos systèmes énergétiques.
« Il y a sept ans, AfrikaVuka est née d’une vision partagée par des organisateurs communautaires à travers le continent : celle d’une Afrique libérée de la dépendance aux énergies fossiles et alimentée par des énergies renouvelables portées par les populations. Cette vision est devenue un mouvement. Alors que nous clôturons la Semaine AfrikaVuka de cette année, notre appel est plus clair que jamais : l’Afrique n’a pas besoin de nouveaux accords sur les énergies fossiles, elle a besoin d’investissements dans des systèmes énergétiques propres, justes et localement détenus. C’est ainsi que nous reconquérons notre souveraineté, que nous renforçons notre résilience et que nous ouvrons la voie vers l’avenir que nous méritons. Nous ne nous organisons pas seulement pour l’énergie, mais pour un pouvoir enraciné dans la justice, porté par les communautés et soutenu par les financements climatiques qui nous sont dus », déclare Rukiya Khamis, Organisatrice Senior chez 350Africa.org.
AfrikaVuka a été lancée il y a sept ans par un groupe d’organisateurs climatiques africains déterminés à construire un mouvement uni pour résister à l’expansion des énergies fossiles sur le continent. Aujourd’hui, cette vision se concrétise à travers la campagne REPower Afrika, qui amplifie les luttes locales pour l’énergie tout en plaidant pour des investissements dans les énergies renouvelables communautaires et les solutions socialement détenues comme seule voie viable. Cette semaine d’action a démontré que la justice énergétique est indissociable de la souveraineté et de la dignité. Le message est clair : de l’énergie pour le peuple, construite par les communautés, détenue par les communautés, et pour les communautés.
Les actions ont également envoyé un message fort aux dirigeants africains et aux bailleurs de fonds internationaux à l’approche des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD).
« L’ère des accords fossiles doit prendre fin. L’Afrique n’a pas besoin de nouveaux projets extractivistes, elle a besoin d’investissements publics dans des systèmes énergétiques propres et centrés sur les communautés, qui garantissent un accès à l’énergie dans la dignité. Nous appelons des institutions comme la BAD et les pays riches à cesser d’imposer des prêts et à commencer à rendre justice climatique. Financer notre transition, oui, mais pas par la dette : par des réparations, pour une crise que nous n’avons pas causée », déclare Christian Hounkannou, organisateur régional francophone chez 350Africa.org.
Les dernières actions se déroulent aujourd’hui à Nairobi, Accra et Johannesburg, concluant une semaine qui a réaffirmé la force, la créativité et la détermination du mouvement climatique africain. Cette édition de la Semaine AfrikaVuka n’a pas seulement commémoré le chemin parcouru ; elle a ravivé l’appel pour un avenir où les communautés africaines peuvent prospérer, libres de la mainmise des énergies fossiles.