A la COP15, en Côte d’Ivoire, le PAM appelle à mettre en place des systèmes alimentaires résilients

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© PAM/Sitraka Niaina Raharinaiv
Une fillette de cinq ans mange du maïs pour le déjeuner à Madagascar. Sa mère est agricultrice et nourrit sa famille avec ce qu’elle peut produire, malgré la sécheresse et les insectes.

Dans le cadre de la Conférence des Parties (COP15) à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), qui se tient en Côte d’ivoire jusqu’au 20 mai, le Programme alimentaire mondial (PAM) appelle à une expansion massive de solutions éprouvées qui aident à réparer les systèmes alimentaires défaillants et à rendre les communautés touchées par la dégradation des terres plus résistantes aux chocs.

La désertification – à la fois une conséquence et un contributeur majeur au changement climatique – est l’une des menaces les plus insidieuses et les plus négligées pour la sécurité alimentaire, la nutrition et les systèmes alimentaires durables, indique le PAM dans un communiqué. Parallèlement aux conflits et aux crises économiques, elle contribue à la croissance sans précédent du nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire dans le monde.

« La forte hausse des prix des denrées alimentaires, du carburant et des engrais liée à la crise en Ukraine aggrave davantage des situations déjà fragiles à travers le monde », a déclaré Volli Carucci, Directeur de la résilience et des systèmes alimentaires du PAM.

« C’est pourquoi il est plus urgent que jamais de s’attaquer aux causes profondes des crises alimentaires tout en répondant aux besoins immédiats. Nous devons aider à créer des systèmes alimentaires plus résilients et à renforcer la résilience des communautés touchées par la dégradation des terres », a-t-il indiqué.

Ainsi au Sahel, le PAM aide les communautés de toute la région à remettre en état les terres pour la production de cultures et de fourrage, et à les relier aux repas scolaires, aux programmes de nutrition et au soutien aux petits exploitants agricoles. En seulement trois ans, environ 110.000 hectares de terres stériles ont été ramenés à la vie, bénéficiant à plus de 2,5 millions de personnes dans plus de 2.000 communautés.

L’appel à l’action du PAM intervient alors que les négociations sur la restauration des terres et la résilience à la sécheresse lors de la 15e session de la Conférence des Parties (COP15) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification entrent dans leur phase finale.

Au Sénégal, des efforts sont menés pour réhabiliter les sols et collecter de l'eau de pluie.
©WFP/Evelyn Fey
Au Sénégal, des efforts sont menés pour réhabiliter les sols et collecter de l’eau de pluie.

Changer les systèmes alimentaires commence par la terre

Selon le PAM, plus de 276 millions de personnes sont actuellement confrontées à la faim aiguë, et la crise ukrainienne pourrait conduire 46 millions de personnes supplémentaires à une grave insécurité alimentaire. Une grande partie des personnes souffrant d’insécurité alimentaire dans le monde vivent dans des zones dégradées confrontées à une désertification accélérée, générant une concurrence et des tensions pour des ressources rares.

« Changer les systèmes alimentaires commence par la terre et la façon dont nous l’utilisons. Des sols sains sont un élément clé des fondations pour construire et maintenir notre sécurité alimentaire et notre résilience. Il est maintenant temps de multiplier nos efforts », a noté M. Carucci.

Selon le PAM, les actions immédiates nécessaires à grande échelle pour transformer nos systèmes alimentaires actuels comprennent :

  • Accélérer la réhabilitation des terres dégradées pour permettre une production locale pour la consommation locale, la création d’emplois et des opportunités de revenus et promouvoir des chaînes d’approvisionnement plus résilientes, y compris l’approvisionnement local pour les programmes de protection sociale.
  • Accroître la production et l’utilisation d’engrais organiques tels que le compost pour amortir la disponibilité réduite d’engrais sur les marchés mondiaux et augmenter les rendements de manière durable.
  • Réduire les pertes de récoltes en améliorant la gestion et le stockage post-récolte – générant une transformation et des emplois pour les jeunes.
  • Promouvoir l’utilisation d’aliments locaux et autochtones tels que l’huile comestible extraite d’arbres sahéliens à haut rendement, tels que Balanites Aegyptiaca (dattier du désert) et le Baobab, comme alternatives à l’huile de tournesol, et réintroduire des cultures résistantes à la sécheresse dans les régimes alimentaires et les aliments locaux.

La COP15 devrait permettre de trouver des solutions pour la restauration des terres et la résistance à la sécheresse et de s’’inspirer des bonnes pratiques – et les développer massivement – notamment les efforts entrepris par les pays du Sahel. Des initiatives comme la Grande Muraille Verte véhiculent déjà un message d’action collective dans le but de construire une fondation verte qui protégera les plus vulnérables et leurs enfants de la faim.

Cette COP15 est la première des trois réunions des Conventions de Rio qui se tiendront en 2022, la COP15 sur la biodiversité (Kunming, Chine) et la COP27 sur le changement climatique (Sharm El-Sheikh, Égypte) devant se tenir plus tard dans l’année.

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