A Turkana, au Kenya, les gens ont perdu leur bétail et n’ont ni nourriture, ni eau, alerte l’ONU

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ONU info/Thelma Mwadzaya
Des résidents du comté de Turkana au Kenya où la sécheresse et l’insécurité alimentaire sont signalées.

Le monde a oublié les effets de la sécheresse que subissent les habitants du comté de Turkana, où il n’a pas plu depuis quatre saisons des pluies, a déclaré le chef de l’humanitaire de l’ONU, Martin Griffiths, après avoir vu jeudi la réalité de cette situation dans cette région du Kenya.

« Les gens ont perdu leur bétail et n’ont ni nourriture, ni eau. Ces mères courageuses ont été contraintes de prendre des décisions difficiles », a affirmé M. Griffiths.

Le Kenya, la Somalie et l’Éthiopie sont trois pays de la Corne de l’Afrique touchés par la sécheresse, qui a laissé au moins 15 millions de personnes dans un besoin urgent de nourriture et d’eau.

Malnutrition chronique

Les statistiques montrent que 3,5 millions de personnes au Kenya sont confrontées à de graves pénuries alimentaires et à la malnutrition. Cela est dû à la pire sécheresse de l’histoire.

Selon Rhoda Wesite Langai, Coordinatrice de service dans la région de Lomopus, la faim affecte les mères à un point tel qu’elles ne prennent plus de contraceptifs par peur de ne pas pouvoir les supporter sans avoir à manger.

Faim et planification familiale

Selon une étude, les niveaux de nourriture dans les comtés arides et semi-arides ont fortement diminué au cours des trois derniers mois de 2021 en raison de faibles précipitations en automne.

La situation a entraîné de graves pénuries alimentaires pendant les premiers mois de 2022. La sécheresse prolongée et la malnutrition ont laissé au moins un demi-million d’enfants sous-alimentés.

Iyanei Kebe est mère de huit enfants. L’état des trois derniers enfants se détériore. Elle est contrainte de vendre des balais contrefaits pour subvenir aux besoins quotidiens mais le marché s’est détérioré.

« Les enfants sont maigres à cause du manque de nourriture. Le gouvernement du comté ou les agences d’aide ne nous ont pas contactés », se plaint-elle.

Sa première fille, âgée de 20 ans, est tombée enceinte avant le mariage et a maintenant un bébé de 8 mois. Elle est obligée d’allaiter même si elle-même n’est pas en bonne santé.

La rivière Turkwel, Comté de Turkana au Kenya.
ONU Info / Thelma Mwadzaya
La rivière Turkwel, Comté de Turkana au Kenya.

L’impact de l’insécurité le long de la rivière Turkwel  

La rivière Turkwel est à environ 7 km des villages de Lomupus et Kangatotha, mais les habitants ne peuvent pas se réinstaller le long de ses rives en raison de l’insécurité.

Pour répondre aux besoins en eau, ils doivent donc parcourir les 7 km chaque jour pour obtenir de l’eau à utiliser. Les élèves aussi doivent parcourir cette distance afin d’apporter de l’eau à l’école et pouvoir bénéficier au moins d’un repas par jour.

Interventions d’urgence

Le chef du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Martin Griffiths, a eu l’occasion de constater de visu le sort des résidents du comté de Turkana.

« Cette situation est injuste », a-t-il déploré, expliquant qu’un enfant qui avait réussi à survivre aurait pu aller au lycée.

« Mais pour y aller, il doit faire un paiement et le paiement, c’est une chèvre. Or n’y a plus de chèvres. Cela ne va pas », a-t-il regretté.

Les villageois ont supplié le chef de l’humanitaire de l’ONU de leur apporter des secours afin qu’ils puissent alléger le fardeau de la faim et des catastrophes causées à leur bétail

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