Les jeunes générations se réveillent. Les classes dirigeantes doivent agir positivement pour bien gérer nos pays. Les opposants doivent savoir promouvoir la République dans l’esprit civique et citoyen dans la construction de notre République. L’armée doit agir pour défendre, conformément à nos constitutions, la défense et la sécurité du pays et des citoyens. Il faut trouver une meilleure politique pour gérer nos pays, avec des choix stratégiques dans un monde qui change.
Par ailleurs, l’inculture des hommes politiques constitue un véritable problème. Nos acteurs politiques sont tout sauf des démocrates, aucune alternative. Dans les formations politiques, on loge à leur tête des roitelets qui n’ont aucune culture démocratique. Même élus après une élection, la gestion du pays retombe au plus bas niveau.
A mon humble avis, c’est le manque notoire de véritable démocratie, c’est-à-dire, le déficit de construction citoyenne, civique et républicaine au sein des formations politiques, qui pousse souvent des politiciens à s’inscrire dans l’extrémisme ou le rejet de l’autre dans la conquête du pouvoir ou pendant la gestion du pouvoir.
Pourtant, autrefois, le berceau de l’humanité a eu des formes d’organisation très efficaces. Des grands États sont nés en Afrique. Nos modèles d’organisation n’avaient rien à envier. Nos cités étaient aménagées dans la concorde et l’acceptation de l’autre. La justice et la cohésion sociale, l’équité, l’amour et l’hospitalité étaient les valeurs qui gouvernaient nos cités. Oui, dans l’Afrique ancienne, le respect de la différence était de mise ; il était sacré.
Opposé à la démocratie à deux balles dans laquelle la différence fait peur, le déficit de construction citoyenne, civique et républicaine est devenu une menace pour la cohésion et la paix sociale. Les politiciens n’ont plus d’arguments sauf passer par l’instrumentalisation de l’ethnie pour des fins politiques. Si ce n’est pour prendre fait et cause pour leurs tribus ou communautés dans les débats, c’est pour se victimiser. On dirait que la victimisation ou la parenté est un programme politique.
Il faut que les leaders politiques changent leurs approches de gestion de nos pays, revoient leurs façons de conquérir le pouvoir. Toute la menace vient de là. Souvent, ce sont les politiciens eux-mêmes, qui incitent les militaires à prendre le pouvoir. Sans risque d’être démenti, les pouvoirs militaires et civils en Afrique ont été, dans leur majorité, des échecs.
La colonisation a été faite contre nous. La SDN a été créée sans nous, l’ONU aussi. On nous infantilise et on applaudit. Cela doit changer. Le nouvel ordre mondial doit se faire en tenant compte des intérêts du continent africain, avec des dirigeants réfléchis et patriotes, qui connaissent les enjeux du monde.
Loin de moi l’idée de faire l’apologie des coups d’Etats civils ou militaires, chacun doit faire sa mue pour une Afrique qui, enfin, pose les vrais débats sur la ligne politique et géopolitique à suivre dans des fédérations fortes et puissantes.
Soninké DIANE