Alors que les établissements sanitaires continuent d’être ciblées dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, 1,4 million d’enfants ont besoin d’une aide à l’éducation dans ce pays d’Afrique centrale, en raison de l’insécurité et des catastrophes liés au changement climatique.
Dans les seules régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, 2.245 écoles ne fonctionnent toujours pas à cause des groupes armés non étatiques. Les partenaires de l’éducation pointent du doigt « des attaques et des menaces perpétrées par les GANE, qui se traduisent souvent par des fusillades, des meurtres, des incendies criminels et des enlèvements ».
« Des millions d’enfants privés d’une éducation de qualité au Cameroun », a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) dans son dernier rapport de situation.
Les incursions de groupes armés non étatiques continuent d’affecter les populations de la région de l’Extrême-Nord. Les effets du conflit dans le bassin du Lac Tchad et ceux liés au changement climatique continuent d’accroitre les besoins dans la région de l’Extrême-Nord.
1,4 million d’enfants en âge scolaire ont besoin d’une assistance
Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, aller à l’école reste « dangereux pour les enfants et les enseignants, en raison d’attaques violentes et de menaces régulières contre le personnel éducatif, les élèves et les infrastructures », depuis 2017.
Entre janvier et juillet 2023, au moins 13 incidents violents contre l’éducation ont été signalés, y compris des enlèvements d’enfants et d’enseignants. En septembre, lors du l’état d’urgence de deux semaines (du 4 au 17 septembre) décrété par les groupes armés non étatiques, des écoles ont été forcées de fermer et plusieurs personnes ont été tuées, enlevées ou agressées physiquement pour ne pas avoir respecté les blocages.
En raison de la combinaison de l’insécurité et de l’impact des catastrophes naturelles, telles que les inondations, 1,4 million d’enfants en âge scolaire ont besoin d’une assistance humanitaire dans le domaine de l’éducation. Dans la région de l’Extrême-Nord, l’ONU estime que 482.000 enfants en âge scolaire, dont plus de 366.000 déplacés internes, ont besoin d’une aide humanitaire dans le domaine de l’éducation.
Fermeture d’écoles
Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ce nombre est estimé à 667.000, dont 367.000 enfants déplacés internes. Ces besoins sont causés et exacerbés par des défis structurels.
Plus largement, le Cameroun continue d’être affecté par trois crises humanitaires complexes : le conflit du bassin du Lac Tchad, la crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et l’impact de la crise des réfugiés de la République Centrafricaine.
La nature prolongée de ces crises, les déplacements nouveaux et répétés, et l’insuffisance de l’aide humanitaire remettent en cause les conditions de vie des populations.
La population de la région de l’Extrême-Nord continue de payer un lourd tribut à la violence. Depuis son apparition, le conflit du bassin du Lac Tchad ainsi que les tensions intercommunautaires et les catastrophes naturelles ont entraîné la fermeture d’écoles et forcé plus de 420.000 personnes à fuir, laissant des milliers d’enfants sans accès à l’éducation.
Structures sanitaires ciblées
Par ailleurs, les violences contre les infrastructures et le personnel de santé continuent d’être signalées dans les zones touchées par les crises au Cameroun. De janvier à juillet 2023, au moins 16 incidents de violence ou d’obstruction aux soins de santé ont été signalés, notamment 12 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et 4 dans l’Extrême-Nord.
La plupart des incidents ont affecté les prestataires de soins de santé nationaux opérant dans les structures de santé. Ces incidents comprenaient des menaces, des violences et des enlèvements par diverses parties. Certaines infrastructures sanitaires ont été endommagées et du matériel médical a été pillé.
Selon l’OCHA, cette situation a un impact considérable sur l’accès des communautés touchées par la crise, aux services de soins de santé primaires. Dans l’Extrême-Nord, certaines structures sanitaires sont fermées depuis plusieurs années car elles ont été attaquées à plusieurs reprises par des groupes armés non-étatiques (GANE). Dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, plusieurs personnels de santé a démissionné par crainte de représailles de la part des parties à la crise.
Malgré ces difficultés, les partenaires humanitaires continuent de fournir des services vitaux aux populations touchées par la crise, y compris dans les zones difficiles d’accès