Dans la droite lignée de 2022, l’année la plus chaude jamais enregistrée dans plusieurs pays, le 1er janvier a été un jour particulièrement chaud dans une grande partie de l’Europe, a rapporté une agence des Nations Unies.
Avec parfois des températures dignes d’un « jour de printemps en avril », le premier jour de l’année 2023 a déjà connu un record : celui d’un des jours de janvier les plus chauds dans plusieurs pays européens.
Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), cette douceur exceptionnelle s’est traduite par des thermomètres qui ont enregistré entre 10 et 20 °C de la France à la Russie, dès le premier jour de 2023.
Avec 18,9 °C à Varsovie, la Pologne a ainsi battu son record de chaleur pour janvier dès le premier jour. Le dernier thermomètre aussi élevé datait de 1993 avec 13.8 °C.
Des centaines de stations météorologiques à travers l’Europe ont enregistré leur température quotidienne la plus élevée de tous les temps pour les mois de décembre ou de janvier. Mais c’est l’Espagne qui détient le record de douceur du nouvel an, avec 25.1 °C à Bilbao (24.4 °C, le 1er janvier 2022).
Des températures supérieures à 20 °C observées même en Europe centrale
Certains records nationaux et de nombreux records locaux de température pour décembre et janvier ont été battus dans plusieurs zones, de l’Espagne aux régions orientales de l’Europe. D’une manière générale, des températures supérieures à 20 °C ont été observées dans de nombreux pays européens, même en Europe centrale.
Parmi ces quelques records pertinents relevés par l’OMM figurent les données de 18.6 °C à Besançon, en France (16.8 °C, le 1er janvier 1918). Au Danemark, le thermomètre a affiché 12,6 °C au nouvel an, battant ainsi le record de 12,4 °C du 10 janvier 2005.
Cette douceur inhabituelle, l’OMM l’explique par « la zone de haute pression sur la région méditerranéenne et un système de basse pression atlantique, qui ont induit un fort flux de sud-ouest qui a amené de l’air chaud du nord-ouest de l’Afrique vers les latitudes moyennes ». Cet air s’est encore réchauffé en passant dans l’Atlantique Nord en raison d’une température de surface de la mer supérieure à la normale.
2022 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée dans plusieurs pays européens
« Dans l’est de l’Atlantique Nord, la température de surface de la mer était supérieure de 1 à 2 °C à la normale, et encore plus près des côtes ibériques », a détaillé l’agence onusienne basée à Genève. Tout cela a entraîné des records de chaleur dans plusieurs pays européens la veille et le jour du Nouvel An.
Ces records de chaleur observés interviennent alors que certains services météorologiques nationaux européens, dont celui d’Espagne, de France, d’Allemagne et du Royaume-Uni, annoncent que 2022 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée dans leurs pays respectifs.
A ce sujet, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) a récemment souligné qu’en Europe, la fréquence et l’intensité des extrêmes de chaleur, y compris les vagues de chaleur marines, ont augmenté au cours des dernières décennies. Celles-ci devraient continuer « à augmenter quel que soit le scénario d’émissions de gaz à effet de serre », a mis en garde l’organe international chargé d’analyser scientifiquement les changements climatiques.
Les températures en Europe se sont considérablement réchauffées au cours de la période 1991-2021
Pour le GIEC, les seuils critiques pertinents pour les écosystèmes et les humains devraient être dépassés pour un réchauffement global de 2°C et plus. Avant les années 1980, le réchauffement dû aux gaz à effet de serre était partiellement compensé par les émissions d’aérosols anthropiques. La réduction de l’influence des aérosols au cours des dernières décennies a conduit à une tendance positive observable du rayonnement à ondes courtes.
Il y a deux mois, l’OMM avait également publié le rapport 2021 sur l’état du climat en Europe, qui indique que les températures en Europe se sont considérablement réchauffées au cours de la période 1991-2021, à un rythme moyen d’environ +0,5 °C par décennie, soit le taux le plus élevé de tous les continents du monde et plus de deux fois la moyenne mondiale.
« Et malgré le phénomène climatique de La Niña qui maintient la température mondiale à un niveau bas pour la deuxième année consécutive, l’année 2022 sera probablement la cinquième ou la sixième année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde », a conclu l’OMM