Glasgow, Royaume Uni – Écosse, le 4 novembre 2021 – La Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC), organisation de convergence propre aux dix pays de la sous-région Afrique centrale, chargée de l’harmonisation des politiques forestières et environnementales et la coordination des actions en matière de conservation et de gestion durable des écosystèmes forestiers, se félicite de la promesse de financements de 1,5 milliard de dollars de la part de la communauté internationale pour la préservation des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale.
La COMIFAC adresse ses plus vifs remerciements aux 12 pays et organisations engagés dans cette promesse de financement : l’Union Européenne, l’Allemagne, la France, le Japon, la Belgique, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède, la République de Corée, le Royaume Uni, les États-Unis, et le Fonds Bezos.
Ce financement collectif, prévu pour s’étaler de 2021 à 2025, a été annoncé à l’occasion de la COP26 qui se tient à Glasgow au Royaume-Uni. La somme de 1,5 milliard de dollars permettra notamment d’appuyer les efforts des pays membres de la COMIFAC dans tous les domaines de leur action : protéger les écosystèmes, gérer la forêt de manière durable et impulser une croissance verte.
La protection des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale conditionne la survie des populations régionales, mais joue aussi un rôle de premier plan dans la lutte contre les changements climatiques au niveau mondial. Cette sous-région est le plus grand puits de carbone au monde et constitue l’une des pièces maîtresses qui permettront de respecter les engagements de l’Accord de Paris afin de conserver un réchauffement global inférieur à 1,5°C.
Actions de la COMIFAC
La COMIFAC salue le travail de ses États-membres (le Burundi, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale, la République Centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Rwanda, Sao Tomé et Principe et le Tchad) et de ses partenaires, au premier rang desquelles l’agence de coopération internationale allemande pour le développement, la GIZ.
Depuis 1999 et la “Déclaration de Yaoundé”, les États d’Afrique Centrale se mobilisent pour protéger le bassin du Congo. La COMIFAC a déjà lancé plusieurs grands chantiers afin d’augmenter le nombre d’aires protégées, d’harmoniser les politiques nationales, de mettre en place des stratégies transnationales adéquates et cohérentes, de collecter et publier des données et de récolter des fonds au bénéfice des forêts d’Afrique centrale.
La planète ne peut pas se passer des forêts du bassin du Congo
Plus de 16,6 millions d’hectares de forêt ont disparu entre 2000 et 2014 dans le bassin du Congo. Ce taux de déforestation est très faible par rapport à ceux des deux autres bassins des forêts tropicales que sont l’Amazonie et l’Asie du Sud-Est. C’est une tragédie pour la planète dans sa globalité. Selon l’Agence spatiale européenne, les feux de forêt comptent pour 25% à 35% dans les émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde. Or les feux en Afrique subsaharienne représentent 80% des incendies forestiers. Ils seraient donc responsables de 20% à 28% du total des émissions mondiales.
En outre, l’Afrique centrale abrite environ 10 000 espèces de plantes – dont 30% sont endémiques – 1 300 espèces d’oiseaux, 400 espèces de mammifères ainsi que des animaux mythiques comme l’okapi, le gorille des montagnes, le chimpanzé…
Enfin, 100 millions de personnes vivent des ressources de la sous-région, dont une large part demeure sous le seuil de pauvreté avec 1,9 dollar par jour. Sans une gestion durable des ressources, ces populations ainsi que les grandes exploitations minières, agricoles et forestières risquent de faire peser une pression insoutenable sur les écosystèmes et de mettre en péril leur propre survie.
Président en exercice de la COMIFAC, M. Jules Doret NDONGO a déclaré :
“Cette promesse de financement sans précédent représente un espoir immense pour les forêts d’Afrique. C’est pourquoi je tiens à adresser mes plus sincères remerciements à nos partenaires engagés à nos côtés. J’encourage aussi nos gouvernements et nos organisations au niveau local à poursuivre leurs efforts pour prendre le chemin d’un développement vert, protéger la biodiversité, les populations locales et tout particulièrement les femmes et les enfants. Nous, pays africains, devons montrer l’exemple et nous avons plus que jamais besoin de l’engagement de nos partenaires pour concrétiser nos ambitions. Car cet enjeu dépasse largement les frontières de l’Afrique centrale. »