Sur l’ensemble du continent, le nombre de décès a néanmoins augmenté de 64 % au cours de la semaine qui s’est achevée le 9 janvier par rapport à la semaine précédente, principalement à cause des infections chez les personnes à haut risque |
BRAZZAVILLE, Congo, 13 janvier 2022/ — Après une hausse de six semaines en Afrique, la quatrième vague de la pandémie de COVID-19 alimentée principalement par le variant Omicron atteint un plateau, ce qui en fait l’augmentation la plus brève jusqu’à présent sur le continent, où le nombre de cas cumulés a désormais dépassé la barre de 10 millions. À la date du 11 janvier, un total de 10,2 millions de cas cumulés de COVID-19 avaient été recensés en Afrique. Le nombre de cas hebdomadaires s’est stabilisé au cours de la semaine se terminant le 9 janvier, comparé à la semaine précédente. L’Afrique australe, qui a connu une forte augmentation du nombre d’infections pendant la vague pandémique, a enregistré une baisse de 14 % des infections au cours de la semaine écoulée. En Afrique du Sud, où le variant Omicron a été répertorié pour la première fois, le nombre d’infections hebdomadaires a diminué de 9 %. L’incidence de la pandémie est aussi en baisse en Afrique de l’Est et en Afrique centrale. Cependant, l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest connaissent une augmentation du nombre de cas, l’Afrique du Nord ayant enregistré une hausse de 121 % la semaine dernière par rapport à la semaine qui l’a précédée. Sur l’ensemble du continent, le nombre de décès a néanmoins augmenté de 64 % au cours de la semaine qui s’est achevée le 9 janvier par rapport à la semaine précédente, principalement à cause des infections chez les personnes à haut risque. Néanmoins, la quatrième vague est moins meurtrière que les vagues précédentes. Le nombre d’hospitalisations est resté faible. En Afrique du Sud par exemple, environ 9 % des plus de 5600 lits en unités de soins intensifs du pays sont occupés par des patients atteints de la COVID-19. Dans les pays qui connaissent une recrudescence des cas, le variant Omicron, qui se propage rapidement, est devenu prédominant. Alors qu’il a fallu environ quatre semaines au variant Delta pour surclasser le variant Bêta auparavant dominant, le variant Omicron a surclassé le variant Delta en seulement deux semaines dans les pays africains les plus touchés. « Les premières indications montrent que la quatrième vague en Afrique a été abrupte et brève, mais non moins déstabilisante. La mesure essentielle de riposte à la pandémie dont l’Afrique a grand besoin reste la même, à savoir une augmentation rapide et conséquente du nombre de personnes vaccinées contre la COVID-19. La prochaine vague pourrait être moins indulgente », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique. Le nombre de tests, qui sont essentiels à la détection et à la surveillance de la COVID-19 – dont la surveillance génomique, a connu une légère augmentation de 1,6 % au cours de la semaine écoulée avec plus de 90 millions de tests – principalement des tests d’amplification en chaîne par polymérase (PCR) – réalisés sur le continent. Au cours de la semaine dernière, 23 pays ont enregistré un taux de positivité élevé, supérieur à 10 %. Partout en Afrique, l’OMS apporte son appui aux pays pour renforcer le séquençage génomique par des formations dans des domaines essentiels tels que la bio-informatique et la manipulation des échantillons. L’Organisation contribue également à l’achat et à la livraison d’équipements et de matériel de laboratoire essentiels aux pays. À ce jour, 30 pays africains – et au moins 142 pays dans le monde – ont détecté le variant Omicron. Le variant Delta a été signalé dans 42 pays d’Afrique. En Afrique de l’Ouest, où l’incidence de la COVID-19 est en augmentation, le nombre de séquences d’Omicron réalisées par des pays comme Cabo Verde, le Ghana, le Nigéria et le Sénégal est en hausse. À Cabo Verde et au Nigéria, Omicron est désormais le variant dominant. Même si le continent semble résister à la dernière vague pandémique, le taux de vaccination reste faible. Environ 10 % seulement de la population africaine est entièrement vaccinée. L’approvisionnement en vaccins s’est récemment amélioré sur le continent et l’OMS renforce son appui aux pays pour qu’ils puissent distribuer efficacement les doses à l’ensemble de leur population. « Cette année devrait marquer un tournant dans la campagne de vaccination contre la COVID-19 en Afrique. Dans la mesure où une grande partie de la population n’est toujours pas vaccinée, nos chances de limiter l’émergence et l’impact des variants meurtriers sont bien minces », a déclaré la Dre Moeti. Avant de conclure que : « Nous disposons du savoir-faire et des outils nécessaires et, grâce à une action concertée, nous pouvons à coup sûr faire pencher la balance en notre faveur contre la pandémie. » L’OMS a organisé aujourd’hui une conférence de presse virtuelle conduite par le Dr Abdou Salam Gueye, Directeur régional pour les urgences sanitaires au Bureau de l’OMS pour l’Afrique. Il était accompagné par la Dre Anita Graham, médecin spécialiste des soins intensifs à l’Université de Witwatersrand, en Afrique du Sud. Étaient également présents pour répondre aux questions les experts du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique : la Dre Nicksy Gumede-Moeletsi, virologue, et and M. Alain Poy, chargé du suivi et de l’évaluation de la vaccination. Distribué par APO Group pour WHO Regional Office for Africa. |