L’ancien chef de la rébellion, puis premier ministre et président de l’Assemblée nationale, a été condamné à la perpétuité en 2021 pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ».
L’ancien premier ministre de Côte d’Ivoire Guillaume Soro, en exil depuis 2019, a indiqué jeudi 4 avril avoir parlé au téléphone avec le président Alassane Ouattara pour acter l’apaisement politique dans le pays, confirmant une information d’Africa Intelligence.
Dans un bref communiqué publié sur les réseaux sociaux, M. Soro affirme avoir téléphoné en mars au chef de l’Etat pour « saluer le début de la décrispation politique en Côte d’Ivoire », des échanges « marqués par la cordialité » selon lui. Il assure également maintenir « sa volonté de servir la cause de la réconciliation et de la paix en Côte d’Ivoire » et demeurer « ouvert au dialogue ».
Selon l’entourage de M. Soro, il s’agit de la première discussion directe entre les deux hommes depuis près de cinq ans. « Ce n’est pas un poisson d’avril. La prochaine fois, ça sera en Côte d’Ivoire. L’élection présidentielle de 2025 n’est plus loin. Il faut s’activer », a ajouté M. Soro dans un tweet. Sollicitée, la présidence ivoirienne n’était pas immédiatement disponible jeudi matin pour une réaction.
Définir les contours d’une « réconciliation »
En février, M. Ouattara avait gracié une cinquantaine de prisonniers dont plusieurs proches de M. Soro, condamnés pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat ». Le média en ligne Africa Intelligence a évoqué jeudi matin deux appels entre les deux hommes, le 29 et le 30 mars, au cours desquels ils avaient convenu d’échanger de nouveau pour définir les contours d’une « réconciliation ».
Ancien chef de la rébellion qui contrôlait la moitié nord de la Côte d’Ivoire dans les années 2000, puis premier ministre et président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro s’est brouillé avec Alassane Ouattara en 2019, année de son départ en exil.
Rappelons que l’ancien rebelle Guillaume Soro était visé par une nouvelle information judiciaire en France.
Il a été condamné en 2020, en son absence, à vingt ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics » en Côte d’Ivoire, puis à la perpétuité un an plus tard pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». Il est revenu en Afrique depuis la fin de 2023 et circule entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, trois pays dirigés par des régimes militaires. La prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire doit se tenir en octobre 2025.
Source : Le Monde avec AFP