Le scandale des dégrèvements fiscaux en Guinée continue de faire couler beaucoup d’encre. Cette affaire implique directement le Directeur Général des Impôts, Mory Camara, deux de ses cadres, et la société minière indienne Ashapura, déjà connue pour ses pratiques controversées à l’échelle internationale. Alors que l’enquête se poursuit, des soupçons de corruption et de favoritisme mettent en lumière les failles du système fiscal guinéen.
Ashapura dans la tourmente : une société minée par des scandales internationaux
Les déboires d’Ashapura ne sont pas nouveaux. Cette multinationale indienne traîne derrière elle un lourd passif de scandales, ayant déjà été condamnée pour des pratiques illégales en Chine et dans son propre pays, l’Inde.
En Chine, Ashapura a été sanctionnée pour des tentatives de contournement des réglementations fiscales et des pratiques jugées déloyales. En Inde, l’entreprise a été éclaboussée par des accusations de corruption et de non-respect des normes environnementales. Ces précédents laissent planer de sérieux doutes quant à ses opérations en Guinée, où elle est aujourd’hui accusée d’avoir bénéficié de dégrèvements fiscaux obtenus dans des conditions opaques.
Un scandale en Guinée : complicité ou pression extérieure ?
Le dossier met en cause le DG des Impôts, Mory Camara, et deux de ses collaborateurs, soupçonnés d’avoir facilité des avantages fiscaux indus à Ashapura. Ces faits suscitent des interrogations : ces cadres ont-ils agi sous pression de la société, ou s’agit-il d’une complicité active visant à détourner les fonds publics ?
« Comme le disent souvent les connaisseurs de la justice, il n’y a jamais de corrompu sans corrupteur. » Ce principe soulève une question clé : pourquoi l’enquête semble-t-elle se limiter aux cadres des impôts, sans étendre la responsabilité aux dirigeants d’Ashapura et de l’autre entreprise impliquée dans l’affaire ? Si des dégrèvements fiscaux ont été accordés de manière illégale, il est crucial de se demander qui en a tiré profit et de s’assurer que les bénéficiaires finaux soient également traduits en justice.
Une opportunité pour l’État guinéen de se repositionner
L’affaire offre à l’État guinéen une opportunité de démontrer son engagement dans la lutte contre la corruption. Pour les observateurs, il ne suffit pas de sanctionner les cadres impliqués : Ashapura et la seconde entreprise doivent également être tenues pour responsables de leurs actions présumées en Guinée.
« Ce scandale est une occasion pour la Guinée de prouver qu’elle peut résister aux pressions des multinationales et imposer des règles du jeu claires », insiste un activiste anticorruption.
Ashapura et Mory Camara : des réformes nécessaires
Cette affaire met en lumière deux urgences pour la Guinée :
1. Renforcer la transparence fiscale en sanctionnant les responsables impliqués, tout en imposant un cadre plus strict pour les multinationales opérant dans le pays.
2. Clarifier les relations entre l’administration fiscale et les grandes entreprises, afin d’éviter que des sociétés comme Ashapura puissent exploiter des failles du système à leur avantage.
Pour l’instant, Ashapura, déjà affaiblie par ses scandales internationaux, voit sa réputation une fois de plus entachée, tandis que l’administration fiscale guinéenne est appelée à faire preuve d’exemplarité. Les conclusions de l’enquête détermineront si cet épisode peut marquer un tournant pour la Guinée dans sa gestion des ressources minières et fiscales.