La Guinée, riche de sa diversité ethnique et culturelle, fait face à des défis majeurs pour consolider la paix et promouvoir le vivre-ensemble. Malgré ses immenses ressources naturelles et un potentiel humain exceptionnel, le pays accuse un retard considérable dans son développement, plus de six décennies après son indépendance. Ce retard s’explique, entre autres, par des divisions internes alimentées par des discours ethniques et des querelles inutiles.
Cependant, des signes encourageants émergent. Des progrès notables, notamment à travers la modernisation des infrastructures et l’embellissement de la capitale, redonnent espoir aux citoyens. Ces avancées témoignent d’un début de transformation, mais elles doivent être soutenues par une volonté collective de dépasser les divisions pour construire une nation unie et prospère.
Dans cet entretien exclusif, Ibrahima Kassus Dioubaté, fervent défenseur de la paix et du vivre-ensemble, partage sa vision d’une Guinée réconciliée avec elle-même, où chaque citoyen contribue au progrès national en mettant de côté les clivages ethniques pour privilégier l’unité et l’harmonie.
Guineemining : Bonjour M. Dioubaté, merci de nous accorder cet entretien. Vous êtes connu pour vos prises de position en faveur de la paix et du vivre-ensemble en Guinée. Quelle est, selon vous, l’importance de promouvoir la paix dans notre contexte actuel ?
Ibrahima Kassus Dioubaté : Merci à vous. La paix est essentielle pour tout développement. Sans elle, il est impossible de construire un avenir solide. En Guinée, nous sommes riches en ressources naturelles et humaines, mais les divisions ethniques et les discours discourtois freinent notre progrès. Nous devons comprendre que nous sommes tous Guinéens avant tout. Nos différences ethniques devraient être une richesse et non une source de conflit.
Guineemining : Vous insistez souvent sur le fait que « tous les Guinéens sont presque des métisses ». Pouvez-vous expliquer cette idée et son importance pour le vivre-ensemble ?
Ibrahima Kassus Dioubaté : Absolument. La Guinée est une mosaïque culturelle et ethnique, et au fil des générations, les mariages interethniques ont renforcé cette réalité. Nous sommes connectés, que ce soit par le sang, les alliances ou le voisinage. Cela signifie qu’il n’y a pas de « pur ethnie » en Guinée, nous sommes tous liés. Alors, pourquoi se battre pour des distinctions artificielles ? Se rappeler que nous sommes un peuple métissé peut nous aider à nous concentrer sur ce qui nous unit, pas ce qui nous divise.
Guineemining : Malgré cela, les tensions ethniques persistent. Comment, selon vous, peut-on dépasser ces divisions ?
Ibrahima Kassus Dioubaté : La clé, c’est l’éducation et le dialogue. Les leaders politiques, religieux, et communautaires doivent prêcher l’unité et donner l’exemple. Il faut aussi éviter les discours incendiaires, particulièrement sur les réseaux sociaux. Chaque Guinéen a une responsabilité : choisir des mots qui apaisent, pas qui divisent. De plus, nos institutions doivent être neutres et inclusives pour refléter notre diversité.
Guineemining : Vous avez mentionné que la Guinée est en retard malgré son indépendance depuis plus de 65 ans. Comment expliquez-vous ce retard ?
Ibrahima Kassus Dioubaté : C’est un mélange de mauvaise gouvernance, de divisions internes et de manque de vision à long terme. Nous avons tout pour réussir : des ressources naturelles abondantes, une jeunesse dynamique et une position géographique stratégique. Pourtant, nos querelles internes et notre incapacité à travailler ensemble nous freinent. Cependant, je tiens à souligner qu’il y a des signes encourageants. Depuis quelque temps, nous voyons un changement notable, notamment à travers les belles images de notre capitale et les infrastructures modernes qui émergent. Ces progrès font la fierté nationale et montrent qu’avec la paix et l’unité, nous pouvons avancer rapidement.
Guineemining: Ces avancées sont-elles suffisantes pour rattraper le retard ?
Ibrahima Kassus Dioubaté : Non, ce n’est qu’un début. Ces progrès doivent être soutenus par une gouvernance inclusive, une gestion équitable des ressources et une priorité donnée à l’éducation et à la santé. Les infrastructures, aussi impressionnantes soient-elles, doivent être accompagnées d’un changement des mentalités pour que nous puissions bâtir une Guinée forte et prospère.
Guineemining : Un dernier mot pour conclure ?
Ibrahima Kassus Dioubaté : Oui. Mon message est simple : aimons-nous en tant que Guinéens, travaillons ensemble pour le bien commun et souvenons-nous que la paix n’a pas de prix. L’unité et le respect mutuel sont nos meilleurs atouts pour transformer la Guinée. Ces belles infrastructures que nous voyons aujourd’hui doivent devenir le symbole de notre détermination collective à bâtir un pays uni et prospère.
guineemining : Merci beaucoup, M. Dioubaté, pour cet échange inspirant.
Ibrahima Kassus Dioubaté : Merci à vous. Que la paix et le progrès règnent sur notre belle Guinée.