Département d’État des États-Unis
Centre médiatique régional pour l’Afrique
Point de presse numérique
Helaina Matza, coordinatrice spéciale par intérim du Partenariat pour l’investissement dans les infrastructures mondiales (PGI)
Le 28 août 2024
MODÉRATEUR : Bonjour à tous et à toutes depuis le Centre médiatique régional pour l’Afrique du département d’État des États-Unis. Je souhaite la bienvenue à nos participants de l’ensemble du continent et vous remercie d’être ici avec nous. Nous avons le plaisir aujourd’hui d’accueillir Helaina Matza, coordinatrice spéciale par intérim du Partenariat pour l’investissement dans les infrastructures mondiales (PGI). La coordinatrice spéciale Matza reviendra sur son déplacement du 21 au 28 août en RDC et en Tanzanie, et notamment sur les possibilités de prolongation du corridor de Lobito à la RDC et d’intégration de la Tanzanie aux investissements du corridor de Lobito, ce qui permettrait de progresser concrètement vers la vision d’un corridor transafricain allant de l’océan Atlantique à l’océan Indien. La coordinatrice spéciale Matza passera en revue les investissements en cours à l’initiative des États-Unis dans la mise en valeur du corridor de Lobito, en particulier les progrès de la ligne ferroviaire Zambie-Lobito, et mettra en exergue les nouveaux investissements qui permettent de prolonger le corridor économique jusqu’à l’océan Indien.
Nous ouvrirons le point de presse d’aujourd’hui par une allocution de la coordinatrice spéciale Matza, et nous passerons ensuite à vos questions. Nous essaierons de répondre à autant de questions que possible au cours de la séance.
Sur ce, je laisse la parole à la coordinatrice spéciale Matza pour son allocution d’ouverture.
MME MATZA : Merci beaucoup et bonjour à tous. C’est un plaisir d’être avec vous aujourd’hui et, je l’espère, en personne dans un avenir proche. Je serai brève car je tiens à ce que cette conversation soit la plus productive possible et à ce que nous puissions répondre à toutes vos questions. Mais permettez-moi de commencer par dire que c’est un privilège d’être ici en Tanzanie pour représenter le travail du gouvernement américain visant à favoriser l’intégration régionale, le développement économique durable, et tout cela en continuant à investir dans des infrastructures de qualité.
Notre mission dans le cadre de ce déplacement est de poursuivre l’expansion du corridor transafricain. Il s’agit notamment de relancer notre partenariat avec la RDC et de travailler avec le gouvernement tanzanien et le secteur privé sur les prochaines étapes de l’extension du corridor économique jusqu’à l’océan Indien. Comme l’a dit le président Biden dès le premier jour du lancement de cette initiative phare, ce corridor n’a jamais eu pour seul objectif de construire des infrastructures ; il s’agit de construire l’avenir de la région.
C’est vraiment là le but du Partenariat pour l’investissement dans les infrastructures mondiales, ou PGI comme nous aimons l’appeler. Il s’agit de proposer des projets d’infrastructure durables et de grande qualité qui génèrent une croissance économique durable. En tirant parti des financements publics et privés et en s’engageant à la transparence, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, ces projets sont conçus pour créer des emplois, faciliter les échanges commerciaux dans la région et à l’échelle mondiale et stimuler de nouveaux investissements dans l’agriculture, la connectivité numérique, la sécurité alimentaire et l’énergie propre, tout cela au service du développement économique des populations de ces pays et de la création d’emplois. Pour la RDC et la Tanzanie, et pour l’ensemble de la région, nous espérons que cela se traduira par davantage d’opportunités et une croissance économique durable dans tous ces secteurs. Nous sommes ici aux côtés de nos partenaires africains pour répondre à ces besoins en infrastructures tels qu’ils sont priorisés par ceux-ci pour leurs communautés et pour améliorer la vie de ce qui sera, nous l’espérons, de nombreuses générations à venir.
Nous travaillons à cet effet avec le gouvernement ici, en Tanzanie, et dans toute la région, ainsi qu’avec le secteur privé, afin de mieux comprendre les besoins locaux et les meilleures modalités de prolongation du corridor transafricain, à la fois physiquement, par l’infrastructure ferroviaire de base dans laquelle nous avons contribué à investir, et, et je donnerai plus de détails au cours de cette conversation, aussi dans la perspective d’importants projets cumulés qui aideront à tirer parti de la réduction des délais de transit dans une région.
Lorsque l’on ramène les trajets commerciaux de 45 jours à 36 heures, on ouvre des perspectives sans précédent pour les marchés, et c’est ce que nous testons ici aujourd’hui : comment pouvons-nous aider les nouvelles entreprises agroalimentaires à se développer ? Quelles sont les bonnes localisations pour l’entreposage frigorifique, le stockage, la logistique ? Quels producteurs locaux de denrées alimentaires pouvons-nous ainsi aider ? Il s’agit là d’un aspect important de notre soutien à la chaîne d’approvisionnement en énergie propre, non seulement s’agissant de notre travail sur les projets de minerais essentiels, mais aussi des activités de transformation dans la région et des solutions que nous envisageons en matière d’énergie propre pour ces projets.
En fait, durant mon séjour, nous avons eu l’occasion, avec le ministre des Mines et le PDG de Lifezone Metals, Chris Showalter, d’annoncer un projet – excusez-moi, de présenter et d’annoncer l’assurance de projet pour l’engagement de la Société de financement du développement à fournir à Lifezone ce nouveau produit qui s’inscrit dans le cadre de nos actions au titre du PGI. La particularité de ce projet et son importance en tant qu’investissement pour la diversification économique de la Tanzanie et notre engagement à contribuer à ces investissements du secteur privé, tiennent en partie au fait qu’il ne s’agit pas seulement d’aider à la mise en service d’un important projet de nickel, ce qui, en soi, constituerait déjà une excellente contribution ; mais il s’agit de travailler sur la connexion entre Kabanga et Kahama, et sur les modalités de développement d’une zone économique spéciale qui non seulement crée des opportunités de transformation ici dans le pays – les produits de nickel transformés – mais aussi, nous l’espérons, plus de matières premières provenant d’autres parties du pays et de la région, tout en investissant en même temps dans la formation des Tanzaniens pour participer à chaque élément de la chaîne de valeur de cette industrie.
Voilà les types de projets que nous cherchons à identifier et sur lesquels nous continuons à travailler. C’est ainsi que nous envisageons le corridor, nous, les États-Unis, mais aussi le G7 dans son ensemble. Je vais donc peut-être faire une pause ici, et c’est avec plaisir que j’entrerai un peu plus dans les détails, bien sûr, sur certains des travaux que nous avons réalisés en RDC pour reprendre ces conversations importantes sur les mêmes sujets. Mais revenons à vous toutes et tous, et c’est avec plaisir que je répondrai à toutes vos questions.
MODÉRATEUR : Merci, Madame la coordinatrice spéciale Matza. Nous allons maintenant commencer la partie questions-réponses du point de presse d’aujourd’hui. Si vous souhaitez poser une question en direct, vous pouvez le faire en cliquant sur le bouton « Lever la main » et en saisissant votre nom, le nom de votre organe de presse et sa localisation, ainsi que votre question dans l’onglet « Questions et réponses ». Veillez à bien utiliser l’onglet Q&R et non la boîte de dialogue. Sachez également que nous ne voyons que votre nom de connexion zoom. Si nous ne pouvons pas savoir qui vous êtes, nous ne pourrons pas vous demander d’intervenir. Nous vous demandons également de vous limiter à une seule question, en rapport avec le sujet du point de presse d’aujourd’hui, à savoir l’expansion du corridor de Lobito et l’infrastructure des États-Unis sur le continent africain.
Sur ce, nous passons à notre première question, qui est posée par M. Julian Pecquet, de The Africa Report : « Quelle est la raison pour laquelle les États-Unis veulent relier le corridor de Lobito à l’océan Indien ? » Madame la coordinatrice spéciale, êtes-vous là ?
MME MATZA : Donc, dès – merci, merci. Dès le premier jour, lorsque le président Biden a engagé les États-Unis, par l’intermédiaire du PGI, à soutenir le développement du corridor de Lobito, qui est en fait une initiative des présidents de l’Angola, de la RDC et de la Zambie, nous savions que nous voulions poursuivre ce travail jusqu’à l’océan Indien. C’était l’intention de nos investissements et notre réponse à l’Agenda 2063 de l’Union africaine, aux priorités de la CDAA et vraiment à la vision de la connectivité régionale des transports qui a émergé ici sur le continent.
Le corridor transafricain s’appuie sur la volonté commune du continent de renforcer l’intégration et la prospérité partagée, et nous voulons nous assurer qu’alors que le continent se rassemble autour de l’opportunité du premier chemin de fer transcontinental, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour faciliter l’aboutissement de ce projet, étape par étape. Et nous l’avons fait d’une manière qui, nous l’espérons, a répondu aux attentes de nos partenaires sur le terrain.
Nous pensons que les investissements dans le secteur ferroviaire s’accompagneront d’avantages exponentiels pour les communautés tout le long du corridor, comme je l’ai déjà mentionné, mais nous devons procéder par étape. L’opportunité de financer la remise en état d’une ligne ferroviaire existante nous a semblé un excellent point de départ. La DFC s’est donc engagée à financer initialement à hauteur de 250 millions de dollars un consortium occidental pour restaurer et exploiter la ligne de chemin de fer de Benguela qui traverse l’Angola et pour moderniser des tronçons clés de cette ligne en République démocratique du Congo.
Nous savions cependant qu’il ne s’agissait que d’une partie du projet et que nous ne tirions pas parti des besoins de nos autres partenaires, notamment, comme le dit le président Hichilema, des possibilités offertes par la Zambie en matière de liaisons terrestres et de connexion au reste de la région, à l’instar du point d’accès au port de Dar que constitue la Tanzanie pour ses six voisins. Nous nous sommes donc plus particulièrement intéressés à un projet ferroviaire entièrement nouveau – le premier projet de ce type pour les États-Unis depuis plus d’une génération : 800 kilomètres de voies ferrées entièrement nouvelles construites en partenariat avec les trois pays actuels de Lobito, alors que nous progressons vers, nous l’espérons, la connectivité de la voie transafricaine jusqu’à l’océan Indien.
Il s’agit d’une évolution très intéressante pour nous, car nous avons mis au point un nouveau type de financement avec nos partenaires de l’Union européenne, du gouvernement italien, de la Banque africaine de développement et avec le promoteur de notre projet, l’Africa Finance Corporation. Nous sommes maintenant prêts pour la troisième phase, qui consiste à approfondir notre travail en RDC, à étendre les avantages économiques à la Tanzanie et à réfléchir, au-delà du rail, aux secteurs, comme je l’ai mentionné dans mon allocution d’ouverture, auxquels nous pouvons offrir les meilleures opportunités de soutien, car ils sont représentatifs des besoins et des souhaits de croissance des pays dans lesquels nous travaillons.
MODÉRATEUR : Merci, Madame la coordinatrice spéciale Matza. La deuxième question nous vient de M. Helmo Preuss de Business Report. C’est la suivante : « Quel est le calendrier pour le tronçon Zambie-Lobito et qui fournira le financement ? »
MME MATZA : Je vous remercie. Et je dois dire que pour la partie du chemin de fer – je vais répondre à la question à laquelle je veux répondre, et ensuite à celle-ci. Pour la partie du chemin de fer dont nous avons pu financer la remise en état, reliant la RDC au port de Lobito, nous avons vu plusieurs expéditions, y compris les premières de cuivre à destination de Baltimore, ces deux ou trois derniers jours seulement, alors que nous étions sur place. C’est donc très enthousiasmant. Mais bien sûr, il s’agit d’un programme de remise en état des voies ferrées qui est différent, n’est-ce pas, de l’engagement que nous prenons pour le tronçon Zambie-Lobito.
Ce développement de 800 kilomètres de voies ferrées nouvelles est donc l’infrastructure commerciale la plus ambitieuse que les États-Unis aient financée sur le continent. Je tiens à mettre l’accent sur le fait qu’il s’agit d’une initiative commerciale, car je pense que c’est un aspect très important de notre conception de ce travail.
Donc, une partie de la phase 2 – et c’est l’un des investissements en infrastructure les plus ambitieux que nous ayons réalisés depuis très longtemps. Nous avons mis cela en place par le biais d’un protocole d’accord à sept volets que nous avons signé en octobre 2023 et qui associe les États-Unis, l’UE et l’AFC pour financer le développement du projet, et dans le cadre duquel nous avons mobilisé 10 millions de dollars pour lancer l’étude de faisabilité. Nous nous sommes fixé un calendrier très ambitieux. L’étude de faisabilité est en bonne voie. Ainsi, entre l’annonce, le début de l’étude de faisabilité et son achèvement, nous aurons une bien meilleure idée de tout ce que nous devons faire pour commencer à combler les lacunes éventuelles en matière de viabilité au fur et à mesure que nous les identifions.
En attendant, la levée de fonds est en cours. La Banque africaine de développement s’est engagée à hauteur de 500 millions de dollars, tandis que l’Italie, qui accueillait le G7 lors de notre événement en marge sur le PGI désormais annuel, s’est engagée à débloquer 320 millions de dollars pour le projet. La DFC s’est engagée à verser 250 millions de dollars supplémentaires pour soutenir les efforts de développement de l’AFC en matière d’infrastructure, et nous commençons à rallier d’autres prêteurs et soutiens, et à trouver des moyens de réserver la capacité de ce chemin de fer afin de rendre cette opération aussi commercialement viable que possible avec le soutien dont elle a besoin pour être menée à bien.
Voilà donc où nous en sommes pour l’instant. Nous pensons qu’au cours des quelques prochains mois, une fois que nous aurons les résultats des études de faisabilité, nous serons en mesure de lever davantage de fonds sous forme de capitaux propres et de dettes liées au projet, une fois que nous aurons obtenu davantage de financements commerciaux pour le projet.
MODÉRATEUR : Merci. La question suivante est celle-ci : « Pouvez-vous préciser le rôle des partenariats public-privé (PPP) pour garantir que ces projets d’infrastructure conduisent à une croissance économique durable et à la création d’emplois ? »
MME MATZA : Oui, bien sûr. Je pense qu’il est vraiment important de réfléchir au rôle que jouent les PPP, en particulier dans les projets d’infrastructure. Ils constituent un élément essentiel pour trouver les moyens de constituer les groupes, les consortiums dont on a besoin autour de projets d’infrastructure à grande échelle qu’il est difficile de financer et dont il est difficile d’assurer la faisabilité par ses propres moyens. Ces partenariats sont donc réellement conçus pour tirer parti des forces des secteurs public et privé tout en maximisant l’impact de cet investissement, en faisant en sorte de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour favoriser la viabilité du projet et atteindre les résultats à long terme après avoir surmonté les obstacles qui, comme nous le savons, tuent parfois ces projets dans l’œuf.
Le modèle PPP, dans le cas de la ligne ferroviaire de Zambie que j’ai expliqué plus tôt, est donc un élément essentiel pour garantir le maintien de l’élan nécessaire à ce projet. Et c’est en partie pour cette raison qu’avec le promoteur du projet, ses relations et ses accords avec la Zambie et l’Angola, les autres donateurs et organismes gouvernementaux ont un rôle à jouer tout au long du processus sans nuire aux aspects commerciaux de l’accord. Nous essayons donc de trouver des moyens de réaliser ces projets, en tirant parti de tout ce que nous avons appris lors de la recherche de donateurs et en essayant de créer un modèle commercial plus combiné, ce qui aménage un espace pour de l’assistance concessionnelle, des outils de financement supplémentaires, des outils de réduction des risques, tandis que l’accord commercial continue de progresser.
Pendant ce temps, nous sommes en mesure, en tant que gouvernements de tous bords – ceux qui aident à prêter et à concevoir les projets, et ceux où les projets se déroulent ; dans ce cas, l’Angola et la Zambie – de travailler avec le promoteur pour nous assurer que ces projets correspondent en fin de compte aux souhaits supplémentaires que nous voulons voir, tout ce que j’ai présenté dans mon allocution d’ouverture, notamment l’embauche de main-d’œuvre locale, la recherche d’itinéraires qui font intervenir le moins de déplacements possible, et l’administration de toute une série d’autres indicateurs importants qui nous tiennent à cœur autour de la décarbonisation et de la transition juste. C’est ainsi que nous sommes en mesure d’apporter des éléments que, nous le savons, de nombreux promoteurs commerciaux envisageraient, mais que nous pouvons désormais combiner avec certains des souhaits et des besoins du public autour de ce projet. Je pense que c’est ainsi que ce modèle se met en place, qu’il permet la réalisation de projets difficiles, et que nous pouvons ajouter ces autres éléments fondamentaux importants qui s’inscrivent vraiment directement dans la lignée des avantages pour les populations locales.
MODÉRATEUR : Merci, Madame la coordinatrice spéciale Matza. La question suivante est celle de M. Dieudonné Mubenga de B-One TV, de la RDC. Et sa question – il précise que le corridor de Lobito comprend initialement trois pays, mais que depuis la signature du protocole d’accord en octobre 2023, les États-Unis ont alloué 5 millions de dollars aux agricultrices des provinces traversées par le corridor de Lobito, et qu’un financement supplémentaire de 3,5 millions de dollars a été attribué au secteur des marchés publics. Lors du forum du PGI en Zambie, les États-Unis ont également participé activement à la promotion de ce projet, ainsi qu’en RDC où vous vous êtes rendue récemment et où le public n’a retenu aucun financement à ce jour. Et sa question est la suivante : « Quelle est votre inquiétude quant à l’état de l’infrastructure ? »
MME MATZA : Alors, dans le cadre du travail que nous avons effectué dans l’ensemble du corridor, il va de soi que chaque partenariat avec chaque pays, ses besoins et l’identification de ses besoins par celui-ci, prend du temps. C’est en partie la raison pour laquelle nous avons fait l’effort de passer du temps avec les membres du cabinet du gouvernement de la RDC, les représentants de la présidence, pour dire que maintenant nous avons créé notre structure initiale et parler de l’élan autour du travail que nous faisons, et que nous avons été en mesure de mettre en place ces investissements initiaux dans nos pays voisins. Nous leur avons demandé les activités supplémentaires que nous devons mettre en œuvre ici en RDC pour à la fois identifier ces projets prioritaires que nous nous attendons à recevoir très bientôt tout en réfléchissant aux obstacles que nous devons surmonter pour travailler ensemble.
Nous avons constaté de nombreux progrès depuis le développement initial du corridor, en particulier un partenariat entre l’AFC et la Gécamines, la société minière d’État congolaise, pour continuer à mettre en valeur les minéraux essentiels et à soutenir les chaînes d’approvisionnement en énergie propre. En tant que membre du G7, nous avons contribué à faciliter quelques types différents d’investissements qui, nous l’espérons, continueront à favoriser la contribution de la RDC à la transition mondiale vers l’énergie propre tout en favorisant le développement dans le pays. Tout cela prend du temps, et nous sommes convaincus que nous pourrons faire avancer certains de ces projets très importants.
MODÉRATEUR : Merci beaucoup pour cette réponse. La question suivante est posée par Hannah Northey de E&E News : « Je voudrais demander à la coordinatrice spéciale Matza comment et si un changement d’administration en novembre pourrait affecter les plans d’investissement du département d’État en Afrique et dans le corridor de Lobito. »
MME MATZA : Je pense qu’il s’agit d’une question très importante, et j’ai deux éléments à développer à ce sujet. Une partie du modèle de travail en étroite collaboration avec les promoteurs commerciaux, de soutien de leurs structures de financement et de leurs offres pour incorporer notre contribution à ces projets est déjà bien avancé. Ainsi, chaque dollar que vous avez entendu annoncer est déjà en mouvement, et je pense que c’est très important. Nous nous attachons actuellement à identifier les derniers éléments dont nous avons besoin pour mettre en place le squelette, l’architecture de la structure dont nous avons besoin pour cette connectivité. J’espère également que cela rassure nos partenaires de ces gouvernements hôtes que ces projets sont déjà bien avancés.
Le deuxième élément concerne le travail qui pourrait se dérouler à l’avenir pour les projets qui n’ont pas été annoncés, qui n’ont pas été conçus. Je pense qu’à bien des égards, il existe un soutien bipartisan, en particulier en ce qui concerne notre approche des éléments de la transition énergétique et les modalités de la promotion de l’énergie propre et des chaînes d’approvisionnement en minerais essentiels. Nos investissements initiaux en faveur de la région démontrent déjà que cela peut s’avérer payant, non seulement pour les États-Unis, mais aussi pour nos partenaires. Je vois ce modèle perdurer, mais il ne nous appartient pas de spéculer sur les résultats des élections, mais plutôt de réfléchir à la manière dont nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour institutionnaliser le travail que nous avons entrepris.
MODÉRATEUR : Très bien. Merci, Madame la coordinatrice spéciale Matza. La question suivante est celle de – excusez-moi – Luke Anami du Nation Media Group à Nairobi : « Quel est le modèle de financement du projet du corridor de Lobito ? »
MME MATZA : C’est vraiment une question très importante. La réponse est qu’il n’y a pas qu’un seul modèle de financement pour le projet du corridor de Lobito. En effet, le corridor est constitué de nombreux projets différents qui se superposent les uns aux autres – certains identifiés et négociés avec nos partenaires du G7 et nos pays d’accueil, d’autres directement par nous, et enfin plusieurs en partenariat. Et c’est en quelque sorte l’idée. Ce que nous faisons avec notre investissement dans l’infrastructure ferroviaire de base et ces premiers projets initiaux, c’est essayer de catalyser ce qui, nous l’espérons, se poursuivra au moyen d’investissements privés de plus en plus importants dans tous ces secteurs.
Donc, lorsque nous avons organisé le forum des investisseurs de Lobito à Lusaka, mentionné dans l’une des autres questions, nous avons pu tester cette théorie environ un an après le début de ce type de travail. Nous avons été agréablement surpris, non seulement par la forte participation – plus de 500 personnes au point que nous avons vraiment atteint notre capacité maximale – mais aussi par ce qui se passait entre les entités du secteur privé, non seulement avec nos représentants de la DFC et de l’EXIM et les outils de financement public, mais aussi par les conversations qu’ils avaient les uns avec les autres. Les entreprises logistiques parlaient aux entreprises agricoles, les entreprises du secteur de l’énergie à celles du secteur minier. Nous pensons que tout cela se produit naturellement, mais ce que nous apprenons, c’est qu’en continuant à créer l’espace, une grande partie de ce travail se poursuivra en plus de ces investissements initiaux.
J’ai donc parlé un peu de la structure de la plus grande partie de l’infrastructure dans laquelle nous investissons. Par ailleurs, chaque projet sera un peu différent. Certains nécessiteront une subvention de l’USAID. D’autres exigeront simplement une assurance contre les risques politiques. Il nous appartient, en tant que partenariat, d’identifier les bons outils en fonction du projet.
MODÉRATEUR : Je vous remercie. La question suivante est celle de Kate Bartlett de Voice of America : « Les États-Unis ont critiqué les grands projets d’infrastructure de la Chine pour ce qu’ils considèrent comme des niveaux d’endettement insoutenables pour les pays africains. Comment les États-Unis vont-ils éviter cela ? Deuxièmement, les minerais essentiels dont il est question dans ce corridor seront-ils traités et raffinés dans les pays africains ou exportés à l’état brut ? Merci. »
MME MATZA : Eh bien, je pense que cela renvoie au modèle dont nous discutons ici. Nous travaillons directement avec les gouvernements des pays d’accueil, mais aussi avec des partenaires privés, sur les modalités de financement de ces projets. Et c’est pourquoi c’est important. Nous essayons de ne pas alourdir la dette des pays dans lesquels nous travaillons. Nous n’essayons pas de compromettre ce bilan. Ce que nous faisons au contraire, c’est amener un promoteur ou travailler avec un promoteur dans un pays qui est intéressé mais qui a besoin d’aide et de soutien pour réaliser le projet – à la fois pour qu’il se sente en confiance sachant qu’il a le soutien dont il a besoin de la part des deux gouvernements, mais aussi pour qu’il bénéficie d’un certain soutien financier.
Il s’agit d’un modèle très différent qui aide nos partenaires gouvernementaux à restructurer leur dette. Presque tous les pays dont nous parlons dans le groupe Lobito au moins, et dans certaines de nos autres initiatives phares également, investissent dans des infrastructures qu’ils ne pourraient pas se permettre autrement parce qu’ils doivent passer par la restructuration de la dette dans leur programme. Nous pensons donc qu’il s’agit d’une méthode unique. Il y aura des subventions et des banques multilatérales de développement qui participeront à ce travail, mais voilà ce qui nous semble différent dans ce modèle.
L’autre élément est que ce modèle n’est pas conçu pour être extractif. Il est conçu pour la croissance économique, ce qui, je sais, ressemble parfois à un mot à la mode, mais c’est la raison pour laquelle nous nous concentrons sur le commerce bilatéral. Nous voulons – à mesure que les matériaux continuent d’être acheminés vers les marchés régionaux mondiaux – que l’on réfléchisse aux modalités de notre contribution à la distribution des biens du secteur agroalimentaire sur le continent, par exemple, un exemple que j’ai déjà partagé. Et une bonne partie des projets, y compris celui dont j’ai parlé dans mon allocution d’ouverture, se concentre exactement sur ce que vous avez dit à propos des minéraux critiques. Il ne s’agit pas, pour nous, d’extraire du minerai brut. En fait, nous réfléchissons à la manière dont nous pouvons aider à financer l’écosystème de valorisation dans le pays, dans d’autres pays partenaires, afin qu’il soit incorporé à l’écosystème mondial des batteries qui continue à se développer.
Nous espérons qu’il s’agit là d’une réponse au souhait de nos pays partenaires de continuer à progresser dans la chaîne de valeur, mais cela correspond également à nos propres objectifs. Nous avons besoin de chaînes d’approvisionnement plus résilientes à chaque étape. La possibilité d’effectuer une partie de ce travail plus près de l’endroit où se trouvent ces ressources est une pièce du puzzle, en plus de tous les investissements sur lesquels nous nous concentrons et que nous réalisons chez nous. Ces marchés vont être importants. Il y a beaucoup de travaux d’électrification à réaliser. Il y a beaucoup de déploiements de véhicules électriques. Nous pensons que tous nos partenaires ont la possibilité d’y participer. Et c’est en partie ce que nous apprécions dans le projet Lifezone en Tanzanie ; c’est ce que nous apprécions dans certains travaux que nous faisons en Zambie, et dans certains travaux que nous faisons en RDC et dont nous ne sommes pas encore tout à fait prêts à parler.
MODÉRATEUR : Merci. Nous avons le temps pour une dernière question. La dernière question est celle de Marc Howard, de la African Energy Newsletter : « Pour la troisième phase du corridor transafricain de Lobito, y aurait-il une liaison ferroviaire avec un port tanzanien sur l’océan Indien ? Cette ligne serait-elle interconnectée avec la ligne existante de Tazara ou serait-elle – ou serait-elle plus vraisemblablement totalement nouvelle ? »
MME MATZA : Excellente question. C’est exactement ce que nous sommes en train d’étudier. Sur la base de nos consultations avec les différents ministères tanzaniens concernés et avec le bureau de planification du président, voilà ce que nous examinons. Non seulement quelle est la connexion ferroviaire potentielle, mais aussi quels sont les autres projets semblables à celui que nous avons pu soutenir pendant que nous étions ici et qui n’a rien à voir avec le rail, mais qui a trait à tout ce dont nous avons discuté. Nous restons donc ouverts. Nous pensons qu’il est très important de tirer parti de l’infrastructure existante. Et si nous avons la possibilité de trouver un moyen de favoriser une certaine compatibilité et une connectivité d’accès ouvert entre le travail que nous effectuons à Tazara et/ou d’autres lignes ferroviaires existantes, nous ferons certainement tout ce qui est en notre pouvoir dans le sens de cette démarche.
MODÉRATEUR : Formidable. Merci beaucoup, Madame la coordinatrice spéciale Matza. Souhaitez-vous nous dire quelques mots en conclusion ?
MME MATZA : Peut-être juste très brièvement. Vous pouvez probablement percevoir notre enthousiasme. J’aime beaucoup, lorsque je suis dans la région, prendre le temps de faire ces points de presse numériques. C’est pour moi un bon indicateur des progrès que nous réalisons et de ce qu’il nous reste à faire, et j’espère que vous constatez qu’à chaque fois que nous nous réunissons, nous ne nous contentons pas d’annoncer de grands événements, mais que nous réalisons de véritables progrès significatifs dans tous les secteurs dont nous avons parlé. Je vous remercie donc de m’avoir accordé votre temps et j’attends avec impatience de poursuivre la conversation, comme toujours.
MODÉRATEUR : Merci. Voilà qui conclut le point de presse d’aujourd’hui. Je tiens à remercier la coordinatrice spéciale par intérim pour le Partenariat pour l’investissement dans les infrastructures mondiales, Helaina Matza, de s’être jointe à nous, ainsi que les journalistes pour leur participation. L’enregistrement et la transcription du briefing d’aujourd’hui seront distribués aux journalistes participants dès que nous serons en mesure de les produire. Si vous avez des questions sur le point de presse d’aujourd’hui, vous pouvez contacter le Centre médiatique régional pour l’Afrique à l’adresse [email protected]. J’aimerais également inviter tout le monde à nous suivre sur X à notre adresse @AfricaMediaHub. Merci.