La réunion de haut niveau a été organisée pour sensibiliser à la nécessité urgente de passer à une économie « verte » et circulaire qui promeut des modes de production et de consommation durables. Cela pourrait faire économiser des milliards de dollars aux gouvernements et créer des centaines de milliers d’emplois.
L’humanité génère actuellement plus de deux milliards de tonnes de déchets solides municipaux par an, qui comprennent des plastiques, des textiles, des aliments décomposés, des appareils électroniques et des piles jetés, des débris provenant de sites miniers et de chantiers de construction, et des conteneurs de produits chimiques abandonnés.
Comme le Secrétaire général l’a dit sans ambages, « l’humanité traite la planète comme une décharge », avertissant que cette montagne de déchets atteindra quatre milliards de tonnes d’ici 2050.
« Nous saccageons notre seul habitat », a-t-il affirmé. « Nous déversons un torrent de déchets et de pollution qui compromettent notre environnement, nos économies et notre santé ».
Guerre aux déchets
M. Guterres a déclaré qu’il était temps de « livrer une guerre aux déchets » sur trois fronts, appelant les pollueurs eux-mêmes à prendre l’initiative.
« Ceux qui produisent des déchets doivent concevoir des produits et des services moins gourmands en ressources et en matériaux, gérer intelligemment les déchets créés tout au long du cycle de vie de leurs produits et prolonger de façon innovante la vie des produits qu’ils vendent », a-t-il souligné.
Ces entreprises devront également investir dans des systèmes de gestion, de récupération et de recyclage des déchets dans les communautés où elles opèrent, a-t-il ajouté.
Le chef de l’ONU a exhorté les pays, les villes et les gouvernements locaux à développer et à intensifier des systèmes modernes de gestion des déchets, ainsi que des politiques qui encouragent la réutilisation et le recyclage des bouteilles en plastique, des appareils électroniques vieillissants et d’autres articles.
Son dernier point portait sur la nécessité pour les consommateurs d’être plus responsables.
« Nous devons tous réfléchir à l’origine et à l’impact des biens et des produits que nous achetons au quotidien – et repenser la manière dont nous nous en débarrassons », a-t-il déclaré. « Nous devons trouver des possibilités de réutilisation, de recyclage, de reconversion, de réparation et de récupération des produits que nous utilisons. Et nous devons réfléchir à deux fois avant de jeter ces articles à la poubelle ».
L’exemple de la Türkiye
Le Secrétaire général a également encouragé les pays à s’inspirer d’exemples tels que le projet Zéro déchet de la Türkiye, dirigé par la Première Dame, Emine Erdoğan, qui est également Présidente de son nouveau Conseil consultatif de personnalités éminentes sur le zéro déchet.
Prononçant le discours d’ouverture, Mme Erdoğan a noté que toute vie sur Terre est connectée mais que l’industrialisation a conduit à la surconsommation qui pollue la planète.
« Les humains ont créé ce paysage effrayant. Mais nous savons qu’il est entre nos mains d’arrêter cette destruction et de sauver la Terre, notre maison commune », a-t-elle déclaré. « Nous sommes obligés, en tant qu’humanité, d’agir immédiatement et ensemble, car nous gagnerons ou perdrons ensemble ».
Elle a indiqué que grâce au projet Zéro déchet, quelque 650 millions de tonnes de matières premières ont été conservées et quatre millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre ont été éliminées grâce au recyclage.
Partager le fardeau
La Première Dame de Türkiye a également souligné le besoin de justice et d’égalité en matière de protection de la planète et de lutte contre le changement climatique.
Elle a cité son mari, le Président turc Recep Tayyip Erdoğan, disant qu’il « suggère à juste titre que le monde est plus grand que cinq » – une référence aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU : la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis.
« Nous sommes obligés d’établir un système équitable et de prendre des mesures basées sur le partage du fardeau où nous prenons soin des pays profondément touchés par les conséquences du changement climatique pour lequel ils n’ont eu aucun rôle initialement », a-t-elle dit.
La Directrice de l’agence de développement urbain des Nations Unies, ONU-Habitat, Maimunah Mohd Sharif, a exhorté les pays à être « sages en matière de déchets », notamment en trouvant de la valeur dans la réutilisation des objets avant de les jeter.
« Le zéro déchet est la première étape vers la création de sociétés respectueuses des déchets », a-t-elle souligné. « La première étape consiste à prendre nos responsabilités et à faire un effort conscient pour réduire notre consommation de plastiques à usage unique. Rappelez-vous que tout ce que nous utilisons et jetons doit aller quelque part ».
Transformer les systèmes alimentaires
La population mondiale devrait atteindre 10 milliards d’habitants d’ici 2050, et la demande de produits agricoles alimentaires et non alimentaires devrait également augmenter de 56%, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Répondre à cette demande nécessitera une production et une consommation alimentaires plus saines et plus durables, a déclaré le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu, dans un message vidéo.
Il a noté que plus de 13% des aliments produits dans le monde sont perdus entre les étapes de production et de vente en gros de la chaîne d’approvisionnement.
« Nous devons remédier de toute urgence aux inefficacités et aux inégalités de nos systèmes agroalimentaires pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables », a-t-il déclaré.
M. Qu a souligné l’engagement de la FAO à travailler avec tous les partenaires pour atteindre l’objectif de zéro déchet en transformant les systèmes agroalimentaires mondiaux