La biodiversité : Qu’est-ce que c’est et comment la protéger ?

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Unsplash/Sean Stratton
Un papillon monarque recueille le nectar d’un chardon.

A cette occasion, nous vous proposons un aperçu de ce qu’est la biodiversité et de la manière dont les Nations Unies peuvent contribuer à soutenir les efforts visant à permettre à la nature de survivre et de prospérer.

Que signifie le terme « biodiversité » et pourquoi est-il important ?

En termes simples, la biodiversité désigne tous les types de vie sur terre. La Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB) la décrit comme étant « la diversité au sein des espèces, entre les espèces et dans les écosystèmes, y compris les plantes, les animaux, les bactéries et les champignons ». Ces trois niveaux travaillent ensemble pour créer la vie sur Terre, dans toute sa complexité.

La diversité des espèces maintient l’équilibre de l’écosystème mondial, fournissant tout ce dont nous, en tant qu’êtres humains, avons besoin pour survivre, notamment de la nourriture, de l’eau propre, des médicaments et des abris. Plus de la moitié du PIB mondial dépend fortement de la nature. Plus d’un milliard de personnes dépendent des forêts pour leur subsistance.

La biodiversité est également notre meilleure défense naturelle contre le changement climatique. Les écosystèmes terrestres et océaniques agissent comme des « puits de carbone », absorbant plus de la moitié de toutes les émissions de carbone.

Les forêts sont restaurées grâce à des programmes d'entreprises de biodiversité au Kenya.  FAO/Luis Tato Les forêts sont restaurées grâce à des programmes d'entreprises de biodiversité au Kenya.
© FAO/Luis Tato
Les forêts sont restaurées grâce à des programmes d’entreprises de biodiversité au Kenya. FAO/Luis Tato Les forêts sont restaurées grâce à des programmes d’entreprises de biodiversité au Kenya.

En effet, la première grande initiative de l’année visant à mettre en pratique le plan audacieux des Nations Unies pour la protection de la biodiversité se tient dans la capitale suisse, Berne, du 23 au 25 janvier.

En présentant la conférence, Patricia Kameri-Mbote, la Directrice de la division juridique du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a averti que le manque de coordination entre les différentes organisations qui tentent de protéger la biodiversité est un « défi critique » qui doit être relevé de toute urgence « alors que nous nous efforçons de parvenir à un monde vivant en harmonie avec la nature d’ici 2050 ».

L’un des principaux objectifs de la conférence sera de résoudre ce problème en rassemblant les diverses initiatives mises en œuvre à travers le monde.

 Le changement climatique et les pratiques non durables en matière de gestion des terres et de l'eau sont à l'origine de la sécheresse dans le monde entier.
© United Nations/Mukhopadhyay S
Le changement climatique et les pratiques non durables en matière de gestion des terres et de l’eau sont à l’origine de la sécheresse dans le monde entier.

Y a-t-il une crise ?

Oui, elle très grave et il faut s’y attaquer d’urgence.

Les puits de carbone naturels et terrestres mentionnés plus haut sont en train de se dégrader : on peut citer comme exemples la déforestation de l’Amazonie et la disparition des marais salants et des mangroves, des écosystèmes qui éliminent de grandes quantités de carbone.

La façon dont nous utilisons la terre et la mer est l’un des principaux facteurs de perte de biodiversité. Depuis 1990, environ 420 millions d’hectares de forêts ont été perdus à la suite de leur conversion à d’autres utilisations. L’expansion agricole reste le principal moteur de la déforestation, de la dégradation des forêts et de la perte de biodiversité forestière.

La surpêche et l’introduction d’espèces exotiques envahissantes (espèces qui ont pénétré et se sont établies dans l’environnement en dehors de leur habitat naturel, provoquant le déclin ou même l’extinction d’espèces indigènes et affectant négativement les écosystèmes) sont d’autres facteurs importants de déclin des espèces.

Le PNUE a montré que ces activités poussent environ un million d’espèces de plantes et d’animaux vers l’extinction. Ces espèces vont du tigre de Chine méridionale, gravement menacé, aux orangs-outans d’Indonésie, en passant par des animaux et des plantes supposés « communs », tels que les girafes et les perroquets, ainsi que les chênes, les cactus et les algues marines. Il s’agit de la plus grande perte d’espèces vivantes depuis les dinosaures.

Combinées à la montée en flèche des niveaux de pollution, la dégradation de l’habitat naturel et la perte de biodiversité ont de graves répercussions sur les communautés du monde entier. Avec l’augmentation des températures mondiales, les prairies autrefois fertiles se transforment en déserts, et dans les océans, il existe des centaines de « zones mortes », où la vie aquatique est pratiquement inexistante.

La perte de biodiversité affecte le fonctionnement d’un écosystème, rendant les espèces moins aptes à réagir aux changements de l’environnement et les rendant de plus en plus vulnérables aux catastrophes naturelles. Si un écosystème possède une grande diversité d’organismes, il est probable qu’ils ne seront pas tous affectés de la même manière. Si une espèce est tuée, une espèce similaire peut prendre sa place.

Qu’est-ce que le plan pour la biodiversité ?

Le plan, officiellement appelé Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming et de Montréal, est un accord historique conclu sous l’égide des Nations Unies, adopté par 196 pays pour guider l’action mondiale en faveur de la nature jusqu’en 2030, qui a été élaboré lors des réunions de Kunming, en Chine, et de Montréal, au Canada, en 2022.

L’objectif est de lutter contre la perte de biodiversité, de restaurer les écosystèmes et de protéger les droits des populations autochtones. Les peuples autochtones souffrent de manière disproportionnée de la perte de diversité biologique et de la dégradation de l’environnement ; leur vie, leur survie, leurs chances de développement, leurs connaissances, leur environnement et leur état de santé sont menacés par la dégradation de l’environnement, les activités industrielles à grande échelle, les déchets toxiques, les conflits et les migrations forcées, ainsi que par les changements dans l’utilisation des terres et la couverture végétale (comme la déforestation pour l’agriculture et l’industrie extractive, par exemple).

Des mesures concrètes sont prévues pour stopper et inverser la perte de la nature, notamment en protégeant 30% de la planète et 30% des écosystèmes dégradés d’ici à 2030 (actuellement, 17% des terres et environ 8% des zones marines sont protégées). Le plan contient également des propositions visant à accroître les financements destinés aux pays en développement – un point de friction majeur lors des négociations – et aux populations autochtones.

Les pays doivent élaborer des stratégies et des plans d’action nationaux en matière de biodiversité, et fixer ou réviser leurs objectifs nationaux, afin d’être à la hauteur de l’ambition des objectifs mondiaux.

Le maïs est la culture céréalière la plus importante en Afrique subsaharienne.
© FAO/Raphy Favre
Le maïs est la culture céréalière la plus importante en Afrique subsaharienne.

Quelles sont les autres mesures prises par les Nations Unies pour protéger la biodiversité cette année ?

Le mois prochain, l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (UNEA), également connue sous le nom de « Parlement mondial de l’environnement », se réunira au bureau des Nations Unies à Nairobi.

Cet événement rassemblera les gouvernements, les groupes de la société civile, la communauté scientifique et le secteur privé, afin de mettre en lumière les problèmes environnementaux les plus urgents et d’améliorer la gouvernance mondiale de l’environnement. L’UNEA 2024 se concentrera sur le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution.

Toutefois, l’événement principal sera la conférence des Nations Unies sur la biodiversité, qui se tiendra en Colombie en octobre. Les délégués discuteront de la manière de restaurer les terres et les mers tout en protégeant la planète et en respectant les droits des communautés locales.

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