A la tribune des Nations Unies, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a déclaré jeudi que la France soutenait les solutions africaines aux crises en Afrique, comme par exemple au Niger.
« En Afrique, nous croyons aux solutions africaines aux crises africaines, et nous soutenons les organisations régionales africaines chaque fois qu’elles demandent l’appui de leurs partenaires », a dit Mme Colonna dans un discours au débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Au Niger, la France soutient ainsi la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) « dans ses efforts pour y rétablir un ordre constitutionnel remis en cause par la force, depuis que le Président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, fait face à une tentative de putsch », a-t-elle dit.
Trouver des solutions au Soudan
Elle a aussi pris l’exemple du Soudan, où une guerre meurtrière fait rage depuis plus de 5 mois et où les civils sont les premières victimes de ce conflit.
Selon la cheffe de la diplomatie française, il est du devoir de la communauté internationale de continuer, « sans relâche », à rechercher des solutions pour la paix.
« Nous demandons une nouvelle fois aux belligérants de cesser les combats et d’épargner les civils, de permettre une trêve humanitaire et de faire émerger une solution politique inclusive », a-t-elle déclaré.
Elle a enfin pris l’exemple du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), « qui depuis si longtemps repose sur les mêmes ressorts et fait les mêmes victimes ». « Là aussi, la France est en appui des mécanismes régionaux de résolution des conflits, pour faciliter une solution négociée et apaisée », a-t-elle déclaré.
Selon Mme Colonna, « la France est et restera une alliée fiable et constante des organisations régionales africaines quand elles se battent pour la paix, pour le développement, pour la démocratie et pour la sécurité du continent ».
Agression russe contre l’Ukraine
S’agissant de « l’agression russe contre l’Ukraine », elle a rappelé que « rien, ni moralement, ni juridiquement, ne pourra jamais justifier d’envahir son territoire voisin, de tenter des annexions par des manœuvres indignes et d’en martyriser la population ».
« Ce que nous voyons c’est l’expression d’une brutalité pure, capable d’user de toutes les armes, même celle de la faim, pour tenter de ressusciter sa chimère impérialiste », a-t-elle ajouté.
Elle a observé que face à cela, d’autres, dont la France, agissent concrètement, en finançant les livraisons du Programme alimentaire mondial (PAM) au bénéfice des Etats les plus fragiles, en facilitant l’exportation des céréales ukrainiennes par les corridors de solidarité de l’Union européenne, et en finançant partout dans le monde d’ambitieux programmes pour le développement des agricultures locales et pour le soutien aux cantines scolaires.
Elle a souligné que la France défend aussi le principe de l’inviolabilité du patrimoine historique des nations, « cet héritage des cultures de l’humanité ». « A Mossoul et à Tombouctou hier, à Odessa ou Lviv aujourd’hui, partout la France soutient les actions de ceux qui défendent les trésors historiques de pays que la haine menace de détruire », a-t-elle dit.
Elle a ajouté que la France soutient aussi le principe de la lutte contre l’impunité des crimes, notant que son soutien à la Cour pénale internationale, s’exprime aussi bien au Sahel pour juger les djihadistes « que la France avait fait plier hier et qui de nouveau menacent une région entière », qu’en Ukraine « où des crimes de guerre sont commis quotidiennement contre la population ».
« Ce qui se joue en Ukraine nous concerne tous. Si nous laissions nos principes communs être transgressés là-bas, ils le seront partout, si nous laissions une agression être récompensée, d’autres se produiront, là ou ailleurs », a-t-elle déclaré.