Depuis le début de la guerre israélo-palestinienne, le sujet suscite des discussions dans presque tous les lieux publics en Afrique. On parle de ce conflit préoccupant, mais aussi des questions liées au terrorisme au Sahel.
Lors d’un échange entre amis au Club d’Amis de Sylla (CAS), Alseny Sylla partage ses impressions : « Tu rêves si tu crois que l’Amérique se limite à sa puissance militaire. Les États-Unis sont également la première puissance agricole, industrielle et commerciale. Peut-être fais-tu allusion à la guerre en Ukraine et au conflit israélo-palestinien. Mais est-ce que l’Amérique est la seule responsable ? Pourquoi Poutine persiste-t-il dans la guerre en Ukraine ? C’est sûr que l’Amérique profite de cette situation. En tant que musulman, je soutiens la cause palestinienne, mais posons-nous cette question : Qui a commencé cette guerre ? Le Hamas, considéré comme un groupe terroriste, a attaqué Israël. En réponse, Israël riposte avec des actions militaires dans la bande de Gaza. Tout le monde sait que les Américains soutiennent aveuglément Israël. Et maintenant, la guerre s’étend au Liban, avec le Hezbollah, un autre groupe terroriste, qui attaque Israël. Pendant ce temps, des innocents sont tués à Gaza et au Liban. Et l’Iran, parrain de ces groupes, se mêle également du conflit. »
Après avoir pris une gorgée de café, Alseny poursuit : « L’Amérique est-elle responsable à 100 % de ces conflits dans le monde ? Je dirais non. Ce n’est pas un soutien à l’Amérique ou à Israël. En tant que musulman, je déplore et condamne les tueries à Gaza et au Liban. Je soutiens la cause palestinienne et je prie pour que ce peuple martyr soit un jour libéré de l’emprise israélienne. » À ces mots, plusieurs participants réagissent par un fervent « Amen ! ».
Monsieur Cissé, visiblement irrité par l’analyse d’Alseny, prend la parole : « Il faut être plus nuancé lorsqu’on parle de conflits armés. Le conflit israélo-palestinien ne date pas du 7 octobre, mais remonte à 75 ans, depuis la création de l’État d’Israël. Plus de 2 millions de Palestiniens ont été chassés pour installer des Israéliens venus d’Europe. Selon plusieurs analystes, le Hamas n’est pas un groupe terroriste mais une organisation de résistance, comparable à l’ANC en Afrique du Sud. En Palestine, le Hamas avait remporté les élections, mais les Occidentaux ont refusé de reconnaître cette victoire, le qualifiant de groupe terroriste, comme ils l’ont fait en Algérie avec le Front Islamique du Salut. De plus, il est bien documenté qu’Israël a soutenu le Hamas pour créer des divisions entre ce dernier et le Fatah. »
Cissé aborde ensuite la situation en Ukraine : « Après la chute de l’URSS, les États-Unis et l’OTAN avaient promis à Gorbatchev de ne pas étendre l’alliance jusqu’aux frontières de la Russie. Cependant, plusieurs anciennes républiques soviétiques sont aujourd’hui membres de l’OTAN, ce qui menace la Russie. Le conflit a véritablement commencé en 2014 après le coup d’État de Maïdan. Aujourd’hui, ce sont les conséquences de la non-application des accords de Minsk qui ont conduit à l’escalade. »
Monsieur Traoré, quant à lui, souligne le rôle croissant de l’Iran et du Liban dans le conflit israélo-palestinien : « L’Iran est un allié actif de la Palestine, tout comme le Liban. Récemment, Israël a été attaqué par des missiles lancés par l’Iran. Le Hamas a salué cette attaque, considérée comme une vengeance après les assassinats de dirigeants du Hamas et du Hezbollah par Israël. »
Les débats ont ensuite évolué vers les répercussions des conflits sur l’Afrique. Monsieur Barbie, suivi par deux autres intervenants, met en avant les conséquences économiques et sociales pour les pays africains : « Les alliances entre puissances en conflit affectent profondément les pays pauvres, même éloignés des zones de guerre. Cela se traduit par une instabilité économique, une hausse des prix des produits de base et des impacts directs sur la vie des populations. » Monsieur Camara abonde dans le même sens, évoquant la montée du djihadisme en Afrique de l’Ouest et les défis que ces guerres internationales posent pour la stabilité politique des pays africains.
En conclusion, plusieurs intervenants, dont Mouctar Condé et Gabriel Coumbassa, résument la situation : « Les conflits et crises humanitaires freinent le développement des pays pauvres, détruisent les infrastructures et aggravent la pauvreté. Les États-Unis, en tant que première puissance mondiale, devraient jouer un rôle plus actif dans la