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Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU s’est réuni à Genève pour sa 55e session.
L’avenir des Nations Unies et d’un multilatéralisme inclusif, pacifique et durable pour tous doit être fondé sur les droits de l’homme, a déclaré lundi un groupe d’experts indépendants en matière de droits humains.
Face aux défis mondiaux croissants, les experts ont adopté une déclaration commune lors de la 30e réunion annuelle des rapporteurs spéciaux, des experts indépendants et des présidents des groupes de travail des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme, qui s’est tenu à Genève du 9 au 13 décembre 2024.
La déclaration fait écho aux préoccupations soulevées lors du Sommet de l’avenir de 2024, où l’adoption du Pacte pour l’avenir a permis d’esquisser une vision renouvelée du multilatéralisme. Tout en appelant à une intégration plus forte des droits de l’homme dans les initiatives de l’ONU, les experts ont affirmé que les droits de l’homme doivent retrouver leur place centrale dans l’élaboration de l’avenir du monde.
« Les droits de l’homme ne sont pas de simples mots rassemblés dans diverses conventions ou déclarations ; ils sont le point d’ancrage sur lequel chacun peut compter pour la liberté, la paix, la sécurité et le développement durable », ont affirmé les experts.
Le rôle des droits de l’homme dans la résolution des crises
« Les droits de l’homme devraient être notre ADN commun pour instaurer la confiance entre les Nations Unies et les personnes que nous servons, indépendamment de leur identité, de leur lieu de résidence et de leur situation », ont-ils ajouté.
Ils ont mis en évidence de nombreuses crises urgentes – conflits armés, pauvreté, inégalités et discriminations, notamment fondées sur le handicap, les conditions de santé, le genre, la race et l’ethnicité, le rétrécissement de l’espace civique, la corruption, la montée de la criminalité transnationale, le changement climatique, la perte de biodiversité, la pollution environnementale, l’impact des nouvelles technologies, en particulier des technologies numériques et de l’intelligence artificielle dans toutes les sphères de la vie, ainsi que les déplacements forcés et les migrations.
Les experts ont souligné le rôle des droits de l’homme dans la résolution de ces problèmes. Ils ont appelé à des mesures pratiques et solides pour protéger les personnes, reconstruire les institutions et soutenir les processus de justice transitionnelle.
Défense des institutions et des mécanismes de l’ONU
Par ailleurs, les experts ont fait part de leurs inquiétudes quant aux efforts visant à saper leur statut et leur indépendance au sein du système des Nations Unies. Ils ont également souligné que la volonté politique est essentielle pour défendre les institutions et les mécanismes de l’ONU, qui sont de plus en plus attaqués dans l’exercice de leur mandat. Les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales, en particulier, font l’objet d’attaques personnelles et de menaces à l’encontre de leur famille.
La déclaration appelle à une action décisive pour remédier au grave sous-financement du pilier des droits de l’homme des Nations Unies, qui ne reçoit qu’environ 5 % du budget ordinaire. Ils ont réaffirmé leur engagement en faveur d’un avenir équitable, pacifique et fondé sur les droits, appelant les gouvernements et les parties prenantes à garantir la pleine intégration des droits de l’homme dans la mise en œuvre de tous les objectifs et engagements mondiaux.
« Nous sommes prêts à contribuer à forger une vision commune dans laquelle les droits de l’homme sont le terreau fertile sur lequel des sociétés justes, pacifiques et démocratiques peuvent être construites », ont fait valoir les experts.