Le chef de l’ONU appelle l’UE à aider le monde à se remettre « sur la bonne voie »

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© UNRIC/Miranda Alexander-Webber
Le Secrétaire général de l’ONU António Guterres (à gauche) participe à une réunion avec les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne à Bruxelles, en Belgique.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a participé jeudi à un sommet de l’Union européenne (UE) à Bruxelles, cherchant un soutien pour l’action contre le changement climatique, pour le développement durable et la résolution des défis actuels liés à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Lors d’une conférence de presse conjointe avec le Président du Conseil européen, Charles Michel, M. Guterres a appelé les dirigeants de l’UE à aider le monde à « se remettre sur la bonne voie » pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) à un moment où des progrès dans beaucoup de domaines ont reculé.

« Nous avons besoin d’un programme d’accélération », a déclaré M. Guterres.

Il a également souligné la nécessité de réformes du système financier et d’une action climatique urgente.

Il a déclaré que l’invasion russe de l’Ukraine cause « d’énormes souffrances » au peuple ukrainien, mais a également un « impact énorme » dans le monde entier.

Au sujet de cette séance à huis clos avec les membres du Conseil européen – l’organe qui fait partie de l’exécutif de l’Union européenne aux côtés de la Commission européenne – le bureau du porte-parole a déclaré au nom du chef de l’ONU qu’elle avait fourni une « occasion opportune de discuter de questions mondiales urgentes ».

M. Guterres a remercié l’Union européenne pour son ferme soutien à l’ONU et au multilatéralisme dans son ensemble, appelant à une plus grande coopération dans la mise en œuvre de son plan « Notre programme commun » et du Sommet du futur de l’année prochaine.

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres (à gauche) et le Président du Conseil européen, Charles Michel, s'adressent aux médias à Bruxelles.
© UNRIC/Miranda Alexander-Webber
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres (à gauche) et le Président du Conseil européen, Charles Michel, s’adressent aux médias à Bruxelles.

Pour une « paix juste » en Ukraine

Concernant l’Ukraine, il a souligné la nécessité d’une « paix juste » conformément à la Charte des Nations Unies, au droit international dans son ensemble et à la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies.

« Il a fourni une mise à jour sur l’amélioration de la sécurité alimentaire mondiale grâce à l’Initiative céréalière de la mer Noire et les efforts visant à faciliter les exportations de nourriture et d’engrais russes », félicitant tous les citoyens de l’UE qui ont fait preuve de solidarité avec les millions de réfugiés ukrainiens qui ont quitté la zone de guerre.

Le Secrétaire général s’est dit préoccupé par la « tempête parfaite » à laquelle sont confrontés de nombreux pays en développement à cause de la crise de la COVID-19 et de la crise du coût de la vie résultant de l’invasion de l’Ukraine et de l’accélération du changement climatique.

Il a souligné l’importance de mettre en place des mesures pour un système économique et financier plus équitable, notamment par le biais d’une réforme bancaire, d’un allégement plus efficace de la dette et d’une relance des ODD.

Changement climatique 

Sur le changement climatique, M. Guterres a souligné l’importance de son programme pour accélérer les actions spécifiques de toutes les parties afin de mettre en œuvre les recommandations du rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) de lundi.

Il a salué le « Green Deal européen » comme une étape importante dans cette direction et a encouragé l’UE à intensifier sa coopération financière et technologique avec les économies émergentes et en développement pour combler l’écart d’émissions et assurer la justice climatique sous la forme d’emplois verts, en renforçant l’adaptation, en mettant en œuvre le fonds pour les pertes et dommages et en protégeant les communautés vulnérables partout dans le monde.

Mauvais temps à Ulsan, en Corée du Sud.
WMO/Taeksu Kim
Mauvais temps à Ulsan, en Corée du Sud.

Journée météorologique mondiale

Dans un message séparé publié à l’occasion de la Journée météorologique mondiale, célébrée jeudi, le chef de l’ONU a rappelé que l’humanité est confrontée à une « vérité difficile », alors que les dommages déjà causés par le changement climatique « rendent notre planète inhabitable ».

Il a demandé aux gouvernements du monde entier de faire de 2023 une année de « transformation, pas de bricolage » lorsqu’il s’agit de lutter sérieusement contre le changement climatique.

« Chaque année d’action insuffisante pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 degré Celsius nous rapproche du bord du gouffre, augmentant les risques systémiques et réduisant notre résilience face aux catastrophes climatiques », a déclaré le Secrétaire général dans ce message.

Conditions météorologiques de plus en plus extrêmes

Le changement climatique intensifie les vagues de chaleur, les sécheresses, les inondations, les incendies de forêt et les famines, a-t-il averti, tout en menaçant de submerger les pays et les villes de faible altitude à mesure que le niveau de la mer monte en raison de la fonte des glaciers et des conditions météorologiques de plus en plus extrêmes.

L’impact combiné de cela sera d’entraîner l’extinction d’encore plus d’espèces, a déclaré M. Guterres.

Le thème de cette année, L’avenir du temps, du climat et de l’eau à travers les générations « nous oblige tous à assumer nos responsabilités » envers les générations futures, a-t-il ajouté.

« Cela signifie accélérer l’action pour limiter la hausse de la température à 1,5 degré Celsius, grâce à des mesures d’atténuation et d’adaptation renforcées. Cela signifie transformer radicalement nos systèmes d’énergie et de transport, briser notre dépendance aux combustibles fossiles et adopter une transition juste vers les énergies renouvelables », a-t-il dit.

Il a déclaré que les pays développés ont maintenant l’obligation de mener une « révolution » financière et technique qui peut aider tous les pays à réduire les émissions de carbone, à s’adapter à l’avenir en intégrant les sources d’énergie renouvelables telles que l’eau et le vent, et à renforcer la résilience aux chocs climatiques.

Pertes et les dommages 

Le principal de ces problèmes est le besoin urgent de s’attaquer aux pertes et aux dommages qui affectent les pays les moins capables de faire face – et les moins fautifs – résultant du changement climatique, a déclaré M. Guterres.

« Et cela signifie tenir la promesse faite lors de la dernière Journée météorologique mondiale de veiller à ce que les systèmes d’alerte précoce contre les catastrophes climatiques couvrent chaque personne dans le monde. Trente pays ont maintenant été identifiés pour une mise en œuvre accélérée cette année », a-t-il souligné.

« Il est temps de mettre fin à la guerre implacable – et insensée – contre la nature », a conclu le chef de l’ONU, « et d’offrir l’avenir durable dont notre climat a besoin, et que nos enfants et petits-enfants méritent ».

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