Les efforts conjoints de la Chine et de l’Afrique peuvent susciter un nouvel élan pour le développement sur le continent, a déclaré jeudi le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors d’une réunion de haut niveau à Beijing.
Le chef de l’ONU a souligné le soutien de l’organisation mondiale à ce partenariat dans ses remarques lors du Sommet du Forum sur la coopération sino-africaine.
Les dirigeants d’une cinquantaine de pays africains devaient participer à ce sommet, qui se tient tous les trois ans depuis 2000.
La dette freine le développement
M. Guterres a noté que les participants se réunissaient en Chine dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes, de conflits qui font rage et d’aggravation de la pauvreté et de la faim.
Il a souligné les défis actuels, notamment les conflits en Ukraine, à Gaza et au Soudan, ainsi que l’aggravation de la crise climatique, les inégalités et les menaces qui pèsent sur les efforts mondiaux et africains visant à parvenir à un développement durable.
En attendant, de nombreux pays africains sont embourbés dans la dette et ont du mal à investir dans le développement durable, a-t-il déclaré.
Réformer des systèmes obsolètes
Le Secrétaire général de l’ONU a rappelé ses propositions visant à réformer « l’architecture financière internationale obsolète, inefficace et injuste » et à fournir un plan de relance aux pays en développement qui s’efforcent de faire des Objectifs de développement durable (ODD) une réalité.
Les solutions incluent l’augmentation de la capacité de prêt des banques multilatérales de développement leur permettant d’augmenter massivement le financement abordable du développement.
Il a souligné que le soutien de la Chine et de l’Afrique à ces initiatives est essentiel.
« Dans ce contexte, la coopération Sud-Sud est essentielle pour renforcer les capacités et faire progresser les objectifs de développement communs, sans pour autant réduire les responsabilités du Nord global », a-t-il dit.
M. Guterres a décrit le partenariat de la Chine avec le continent africain comme un pilier de la coopération Sud-Sud. Ce processus fait référence à l’échange de technologies et de compétences entre les pays du Sud global.
« Vos efforts conjoints, fondés sur la Charte des Nations Unies, peuvent créer un nouvel élan pour le développement de l’Afrique », a-t-il déclaré.
Il a rappelé que la Chine est déjà le partenaire commercial de longue date et le plus important de l’Afrique. « Et nous savons qu’en Afrique, comme ailleurs, les investissements changent la donne lorsqu’ils respectent l’appropriation nationale et sont financièrement durables, sensibles au climat et conformes aux engagements internationaux en matière de droits de l’homme ».
Partenariat pour la transition
En outre, « le remarquable bilan de la Chine en matière de développement, notamment en matière d’éradication de la pauvreté, lui confère une riche expérience et une grande expertise », a ajouté le chef de l’ONU.
« Le partenariat Chine-Afrique peut stimuler la révolution des énergies renouvelables. Il peut servir de catalyseur pour des transitions clés dans les domaines des systèmes alimentaires et de la connectivité numérique », a-t-il déclaré. « Et en tant que pays abritant certaines des économies les plus dynamiques du monde, l’Afrique peut maximiser le potentiel du soutien de la Chine dans des domaines allant du commerce à la gestion des données, en passant par la finance et la technologie ».
Relever les défis d’aujourd’hui
M. Guterres a également profité de son discours pour souligner la nécessité de « corriger certaines injustices historiques ».
Par exemple, il a déclaré qu’il était « scandaleux » que le continent africain n’ait pas de siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. À cet égard, le Sommet de l’avenir qui se tiendra au siège de l’ONU plus tard ce mois-ci « constituera une occasion cruciale de renouveau et de réforme, ancrée dans la solidarité et la justice ».
Le chef de l’ONU a évoqué la proposition de mettre l’accent sur la prévention et les approches conjointes face aux nouvelles menaces à la sécurité mondiale, en s’appuyant sur le succès récent de l’autorisation des contributions fixées par l’ONU pour les opérations de paix menées par l’Union africaine.
« Nous faisons pression pour que des réformes soient mises en place afin que l’architecture et les institutions financières internationales correspondent aux réalités du monde d’aujourd’hui et puissent répondre aux défis d’aujourd’hui, en particulier ceux auxquels sont confrontés les pays en développement, notamment en Afrique. Votre engagement total sera essentiel pour trouver des solutions durables », a-t-il déclaré.
En conclusion de son discours, le Secrétaire général a souligné « l’engagement total des Nations Unies en faveur d’un partenariat fort entre la Chine et l’Afrique, en vue de la réalisation de notre objectif commun de paix, de développement durable et de respect des droits de l’homme sur une planète saine ».