© UNOCHA/Christina Powell
Un enfant dans un camp de personnes déplacées dans le nord-est du Nigéria.
Les Nations unies ont tiré, vendredi, la sonnette d’alarme sur l’insécurité alimentaire au nord-est du Nigéria.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), quelque 4,3 millions de personnes dans les États touchés par le conflit de Borno, Adamawa et Yobe devraient souffrir d’une grave famine entre juin et août.
Dans ce lot, près de 600.000 personnes seraient confrontées à des niveaux d’urgence de pénurie alimentaire, ou la phase 4 du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).
« Dans le nord-est du Nigéria, la période de soudure – la période entre les récoltes où les gens ont généralement du mal à satisfaire leurs besoins alimentaires – va commencer le mois prochain et nous tirons la sonnette d’alarme sur la faim et la malnutrition infantile généralisées dans les États touchés par le conflit de Borno, Adamawa et Yobe », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Jens Laerke, porte-parole d’OCHA.
Les Nations Unies estiment à 2 millions le nombre d’enfants de moins de cinq ans dans ces trois États qui souffrent d’émaciation, « la forme de malnutrition la plus immédiate et la plus dangereuse pour la vie ».
Environ 700.000 d’entre eux risquent de souffrir d’émaciation grave. « Ils ont 11 fois plus de risques de mourir que les enfants bien nourris et ont besoin d’interventions immédiates », a ajouté M. Laerke.
L’appel de fonds de 1,3 milliards financé à hauteur de 11 %
Sur le terrain, les équipes du Programme alimentaire mondial (PAM) intensifient leurs efforts pour fournir une aide alimentaire et nutritionnelle d’urgence à 2,1 millions de personnes. Dans le même temps, l’UNICEF fournit un traitement thérapeutique aux enfants souffrant d’émaciation sévère.
« Toutefois, le message de nos collègues nigérians est clair : nous devons encore intensifier les interventions, y compris l’alimentation, l’alimentation thérapeutique et l’aide aux moyens de subsistance », a mis en garde le porte-parole d’OCHA. « Ils préviennent que si cela ne se fait pas, la situation de millions de personnes pourrait devenir catastrophique ».
Dans cette course contre la montre, OCHA note que ce qui fait défaut à ce stade, c’est le financement. Les partenaires humanitaires dans le nord-est ont besoin de 1,3 milliard de dollars cette année, mais n’ont reçu jusqu’à présent qu’un peu plus de 11% de ce montant.
« Plus les familles restent longtemps sans aide, plus le risque de famine et de mort augmente, et plus les gens peuvent être contraints de recourir à des stratégies d’adaptation néfastes et dommageables telles que le sexe de survie, la vente de leurs biens et le travail des enfants », a fait valoir le porte-parole.