L’ONU choquée et consternée par l’annonce de la mort de l’opposant russe Alexeï Navalny en prison

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© Evgeny Feldman
L’opposant russe Alexeï Navalny devant un tribunal à Moscou, en février 2021.

Le Secrétaire général de l’ONU et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) ont réagi avec émotion vendredi en apprenant la mort en prison de l’opposant russe Alexeï Navalny.

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M. Navalny, âgé de 47 ans, aurait perdu connaissance et n’aurait pas pu être réanimé, selon la presse.

« Le Secrétaire général est choqué par l’annonce du décès en détention de l’opposant Alexeï Navalny », a dit son porte-parole lors d’un point de presse. « Le Secrétaire général exprime ses condoléances à la famille de M. Navalny et appelle à une enquête complète, crédible et transparente sur les circonstances de la mort en détention de M. Navalny ».

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme s’est déclaré « consterné » par l’annonce de la mort de l’opposant et a rappelé qu’il avait exprimé à plusieurs reprises « de sérieuses préoccupations concernant les accusations portées contre M. Navalny et sa détention répétée, qui semblent arbitraires ».

« En août dernier, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a souligné que la dernière peine de 19 ans de prison soulevait des questions sur le harcèlement judiciaire et l’instrumentalisation du système judiciaire à des fins politiques en Russie et a appelé à la libération de M. Navalny », a dit une porte-parole du HCDH, Liz Throssell, dans une note à la presse.

Mettre fin aux persécutions

« Nous notons qu’un État a un devoir accru de protéger la vie des personnes privées de liberté. Si une personne décède sous la garde de l’État, la présomption est que l’État est responsable – une responsabilité qui ne peut être réfutée que par une enquête impartiale, approfondie et transparente menée par un organisme indépendant. Nous exhortons les autorités russes à veiller à ce qu’une telle enquête crédible soit menée », a-t-elle ajouté.

La porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme a appelé « les autorités russes à mettre fin aux persécutions notamment contre les responsables politiques, les défenseurs des droits humains et les journalistes ».

« Tous ceux qui sont détenus ou ont été condamnés à diverses peines de prison en raison de l’exercice légitime de leurs droits, notamment du droit à la liberté de réunion et d’expression pacifiques, doivent être immédiatement libérés et toutes les charges retenues contre eux doivent être abandonnées », a-t-elle ajouté.

Une manifestation de soutien à Alexeï Navalny, à Londres, au Royaume-Uni.
Unsplash/Liza Pooor
Une manifestation de soutien à Alexeï Navalny, à Londres, au Royaume-Uni.

Disparu en décembre

En décembre, Mariana Katzarova, Rapporteure spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Russie, avait publié une alerte exprimant son inquiétude face à la disparition forcée de M. Navalny, alors qu’on ne savait pas où il se trouvait ni quel était son état de santé après plus de 10 jours.

M. Navalny a été transféré fin décembre vers la prison où il serait décédé.

La Rapporteure spéciale des Nations Unies sur la torture, Alice Edwards, a déclaré que plusieurs experts indépendants de l’ONU, dont elle-même, avaient exhorté en privé et publiquement le gouvernement russe à mettre fin aux conditions punitives dans lesquelles M. Navalny était détenu.

Elle a indiqué qu’ils avaient demandé une enquête sur les allégations crédibles de torture contre M. Navalny et informé les autorités de la nécessité essentielle pour lui de recevoir des soins médicaux, notamment à la suite de son empoisonnement présumé en 2020.

« Que nos appels au Kremlin aient été ignorés de manière aussi flagrante et avec un tel mépris pour la vie humaine est une tragédie pour M. Navalny, sa famille et ses partisans », a-t-elle déclaré. « C’est également un jour sombre pour l’État de droit, la liberté d’expression et les droits de l’homme ».

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