Environ 90% de la population ukrainienne pourrait connaître la pauvreté et une vulnérabilité économique extrême si la guerre s’aggravait, ce qui ramènerait le pays et la région des décennies en arrière et laisserait de profondes cicatrices sociales et économiques pour les générations à venir, a indiqué mercredi le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dans un nouveau rapport.
Dans l’éventualité d’une guerre prolongée en Ukraine, 18 années de réalisations socio-économiques pourraient être perdues.
Près d’un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté et 62% de plus risquent fortement de tomber dans la pauvreté au cours des douze prochains mois, selon des premières estimations dans le cadre d’une étude publiée par le PNUD.
Appel à la paix
« La guerre en Ukraine entraîne des souffrances humaines inimaginables, avec la perte tragique de vies humaines et le déplacement de millions de personnes. a déclaré l’Administrateur du PNUD, Achim Steiner. « Une aide humanitaire immédiate aux Ukrainiens relève de la plus haute nécessité », a-t-il indiqué, les impacts aigus sur le développement d’une guerre prolongée devenant plus évidents.
« Un déclin économique alarmant, ainsi que les souffrances et les difficultés qu’il entraînera pour une population déjà traumatisée, doivent maintenant être mis en évidence. Il est encore temps de rectifier cette sombre trajectoire », a-t-il ajouté.
« Pour éviter d’autres souffrances, de plus amples destructions et un appauvrissement accru, la paix est nécessaire maintenant », a insisté M. Steiner.
Fermeture d’entreprises
Pour le PNUD, l’engagement des Nations Unies envers le peuple ukrainien se traduit dans l’aide à préserver les acquis du développement durement gagnés. Il s’agit notamment d’aider le gouvernement à maintenir les structures et les services de gouvernance essentiels, qui constituent le fondement de toutes les sociétés.
Selon le PNUD, une entreprise ukrainienne sur deux a complètement fermé ses portes, tandis que l’autre moitié a été contrainte de fonctionner bien en deçà de ses capacités.
Parmi les plus grandes agences des Nations Unies sur le terrain en Ukraine, le PNUD est resté opérationnel depuis le début du conflit.
Sa présence a été renforcée par des déploiements ciblés dans des domaines clés tels que la gestion des débris, l’évaluation des dommages et les moyens de subsistance d’urgence, y compris l’aide en espèces.
Une aide quotidienne
Selon les premières estimations, un financement de 250 millions de dollars par mois serait nécessaire pour couvrir les pertes de revenus partielles de 2,6 millions de personnes qui pourraient tomber dans la pauvreté.
De plus, fournir aux plus vulnérables un revenu de base de 5,50 dollars par jour coûterait 430 millions de dollars par mois, indique le PNUD.
Les pays voisins de l’Ukraine, qui ont du mal à faire face aux plus de trois millions de réfugiés ukrainiens qui ont fui à cause de la guerre, ont également besoin d’aide.
À cette fin, le PNUD travaille déjà avec l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) sur des mesures de résilience et de développement pour les personnes déplacées par la violence, en se concentrant sur le soutien aux réfugiés et aux communautés d’accueil par la création de revenus et d’emplois.
Les derniers chiffres confirmés de victimes civiles fournis par le Haut-Commissariat des droits de l’homme des Nations Unies, le HCDH, indiquent que depuis le début de l’offensive russe contre l’Ukraine, le 24 février, 1.834 victimes civiles ont été recensées dans le pays, soit 691 morts et 1 143 blessés. Mais les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés, préviennent les agences des Nations Unies