Droit de réponse d’Ahmed KANTÉ à l’article de Maître Daouda David HABA, avocat au barreau de Guinée
À propos de l’article intitulé : « Suspension des Activités d’AGB2A-GIC : Une Décision Judiciaire Motivée par les Dérives de l’ex-Ministre des Mines Ahmed KANTÉ au Préjudice de Claude LORCY »
Face à un texte aussi grave dans ses accusations qu’abusif dans sa démarche, je me vois dans l’obligation de rétablir la vérité, mais aussi de dénoncer une manœuvre qui foule aux pieds les principes les plus élémentaires de la justice.
Maître Daouda David HABA, avocat au barreau de Guinée, a choisi de quitter le terrain du droit pour s’installer dans l’arène médiatique. Dans une affaire toujours pendante devant les juridictions compétentes, il s’est érigé, par voie de presse, en juge et partie. Ce faisant, il a gravement contrevenu aux règles déontologiques de sa profession : violation du secret de l’instruction, manquement au devoir de réserve, tentative d’influencer la décision des juges… et surtout, atteinte directe à la présomption d’innocence, pilier fondamental de l’État de droit.
Ce droit de réponse vise donc à faire respecter les faits, à défendre mon honneur injustement mis en cause, et à alerter sur les dérives dangereuses que constitue ce type de prise de parole publique de la part d’un auxiliaire de justice.
Il est des silences qui honorent, et des paroles qui trahissent. Votre sortie dans la presse, Maître, ne relève ni d’une analyse juridique, ni d’un débat loyal. Elle s’inscrit dans une campagne de discrédit, destinée non pas à convaincre par le droit, mais à nuire par la rumeur.
Vous n’avez pas plaidé une cause : vous avez désigné un coupable. En procédant ainsi, vous avez franchi une ligne rouge. Car ce que vous avez exprimé publiquement n’est pas une opinion : c’est une faute. Une atteinte grave à l’éthique professionnelle, au respect de la justice, et aux droits fondamentaux de la défense.
Par vos propos, vous m’avez présenté comme coupable avant tout jugement. En alimentant le soupçon, vous avez délibérément tenté de substituer l’opinion à la vérité des faits. C’est là une stratégie aussi vieille que lâche : utiliser le vacarme médiatique pour masquer l’absence d’arguments solides. Elle déshonore la robe que vous portez et sape la confiance dans notre système judiciaire.
Mais au-delà de l’attaque personnelle, votre tribune contribue à fragiliser un projet économique d’envergure : celui porté par la société AGB2A-GIC. Aujourd’hui paralysée, cette entreprise représente des centaines d’emplois, des familles, des espoirs, ainsi que des recettes fiscales importantes : taxes à l’extraction, droits d’exportation, contributions au développement local, et redistribution de revenus issus d’une activité légale.
Tenez, Maître Daouda David HABA, saviez-vous que l’arrêt de ce port fait perdre à l’État guinéen 3.900.000 $ US par mois, soit 130.000 $ US par jour — ce qui représente respectivement 33,5 milliards de FG par mois et 1,118 milliard de FG par jour ? Et que les communautés locales perdent environ 59.000 $ US par mois, soit 1.966 $ US par jour — l’équivalent de 507 millions de FG par mois et près de 17 millions de FG par jour ? Sans compter les salaires et autres revenus versés à nos nombreux sous-traitants. Tout cela est compromis pour satisfaire les intérêts étroits d’une personne physique se réclamant d’un actionnaire de GIC, qui n’a pas supporté d’être confronté aux exigences de la loi.
Pour ma part, je n’ai jamais fui la justice. J’ai toujours répondu présent, et je continuerai à respecter les procédures. Mais je ne me tairai pas face à la déchéance morale de ceux qui pensent qu’en salissant un homme, ils servent une cause.
C’est pourquoi je me réserve le droit de saisir l’Ordre des avocats et les juridictions compétentes. Non seulement pour défendre mes droits, mais pour rappeler que la justice ne se rend pas dans les journaux : elle se rend dans le silence des audiences, dans la force des preuves, et dans le respect du droit.
Le Président Mamadi Doumbouya nous a appelés à défendre l’unité, la justice et la dignité de notre Nation. Je resterai fidèle à cette exigence.
À vous, Maître, de choisir si vous souhaitez encore servir le droit ou persister à le travestir dans la presse.
Ahmed KANTÉ
Ancien Ministre des Mines – Administrateur de société