Soudan : les combats ont fait plus de 700.000 déplacés internes depuis la mi-avril

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© OIM/Muse Mohammed
El Geneina, la capitale du Darfour occidental, accueille de nombreuses personnes déplacées à l’intérieur du Soudan.

Le nombre de personnes déplacées par les combats entre les factions militaires au Soudan a plus que doublé au cours de la semaine dernière, a annoncé mardi une agence des Nations Unies.

« Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du Soudan a plus que doublé la semaine dernière, pour atteindre plus de 700.000 déplacés dans le pays depuis la mi-avril », a déclaré lors d’une conférence de presse de l’ONU à Genève, Paul Dillon, porte-parole de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

La semaine dernière, cette agence onusienne basée à Genève avait fait état d’environ 340.000 personnes déplacées à l’intérieur du Soudan.

La plupart des personnes déplacées ont été accueillies par des membres de leur famille, mais que lorsque cela n’a pas été possible, elles se sont réfugiées dans des bâtiments publics. « De nombreux déplacés internes se réfugient chez des proches, tandis que d’autres se rassemblent dans des écoles, des mosquées et des bâtiments publics», a expliqué Paul Dillon.

A noter qu’avant le début des combats de mi-avril dernier, 3,7 millions de personnes étaient déjà déplacées à l’intérieur du Soudan.

Des réfugiés fuyant le conflit au Soudan s'abritent sous un arbre dans le village de Koufroun, au Tchad voisin.
© UNICEF/Donaig Le Du
Des réfugiés fuyant le conflit au Soudan s’abritent sous un arbre dans le village de Koufroun, au Tchad voisin.

Plus de 150.000 personnes réfugiées dans les pays voisins

Outre l’insécurité, les déplacés justifient leur quête de survie et de protection par des problèmes supplémentaires quotidiens, tels que des pénuries de transport, de carburant et d’argent, le système bancaire étant perturbé. Les populations civiles sont également confrontées à des pénuries de vivres et d’eau.

Par ailleurs, quelque 150.000 personnes ont également fui le pays ailleurs dans la région depuis le début des combats, selon les chiffres datés de lundi 8 mai et compilés par le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Ces chiffres incluent les réfugiés soudanais nouvellement arrivés, les demandeurs d’asile et les rapatriés (anciens réfugiés au Soudan et ressortissants de pays tiers).

Jusqu’à présent, les mouvements transfrontaliers les plus importants ont concerné les réfugiés soudanais arrivant au Tchad et en Égypte, et des Sud-Soudanais retournant dans leur pays. L’Egypte est jusque-là la première destination des réfugiés soudanais. Les autorités égyptiennes ont enregistré plus de 65.100 réfugiés.

Suit le Soudan du Sud où plus de 32.500 personnes dont la majorité des retournés sud-soudanais ont été enregistrées traversant la frontière du Soudan. Le Tchad fait état de l’arrivée d’au moins 26.000 réfugiés. De son côté, 9.700 personnes, dont des rapatriés centrafricains ont préventivement fui le Soudan vers Am-Dafock en République Centrafricaine (RCA), selon un dernier bulletin humanitaire du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Début mai, l’ONU avait par ailleurs estimé que les violences avaient fait 117.000 réfugiés dans d’autres pays, depuis le début du conflit le 15 avril.

Les affrontements ont fait plus de 600 morts

Les affrontements entre l’armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide se concentrent dans la capitale, Khartoum, ainsi que dans la région du Darfour. Dans ces deux zones, quasiment plus aucun hôpital ne fonctionne et les réserves humanitaires ont été bombardées ou pillées dans leur majorité.

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Les combats ont jusqu’à présent fait 604 morts et 5.127 blessés, selon les derniers chiffres communiqués par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), sur la base d’informations provenant d’hôpitaux et d’autres centres de santé.

Pour sa part, l’ONU a déclaré qu’elle n’avait pas encore été en mesure de confirmer l’ampleur du pillage des bureaux de Khartoum du Programme alimentaire mondial (PAM), à la suite du vol de ses camions d’aide ces derniers jours. Les auteurs de ce dernier pillage de fournitures destinées à soulager la population soudanaise ne sont pas connus.

Ces pillages interviennent après la décision prise la semaine dernière par le PAM de reprendre ses opérations au Soudan au profit de 384.000 personnes déjà réfugiées avant la crise, des communautés d’accueil et des anciens et nouveaux déplacés à Gedaref, Gezira, Kassala et dans le Nil-Blanc. C’était la première fois que le PAM fournissait une aide alimentaire à Gezira, où des familles nouvellement déplacées ont fui le conflit à Khartoum.

L’ONU et ses partenaires s’efforcent d’élargir les opérations humanitaires

Malgré cette insécurité et les combats, l’ONU et ses partenaires s’efforcent d’élargir les opérations humanitaires, y compris en acheminant l’aide dans et autour du pays, pour répondre aux besoins qui s’accroissent rapidement.

Dans l’État du Nil Bleu, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et ses partenaires contribuent aux programmes de santé et de nutrition, dont la vaccination, le dépistage et le traitement de la malnutrition, les soins aux femmes enceintes et les services de santé reproductive.

Dans le Darfour septentrional, les partenaires humanitaires distribuent aux établissements de santé des médicaments, de l’eau et autres fournitures.  Vingt établissements ont reçu de l’eau et un appui à l’assainissement et à l’hygiène, soit au moins 100.000 litres d’eau acheminés par camion.

Le 5 mai dernier, 30 tonnes de produits médicaux ont été acheminées à Port-Soudan par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les Émirats arabes unis. Le chargement contenait suffisamment de produits de traumatologie, de médicaments essentiels et de matériel chirurgical pour 165.000 personnes via 13 structures principales de santé.

Entre-temps, le dédouanement des 80 tonnes de fournitures médicales déchargées à Port-Soudan, la semaine dernière, est terminé. Le chargement comprenant du matériel de transfusion et de traitement des blessés et des cas de malnutrition grave aiguë.

D’autres chargements humanitaires devant arriver au Soudan ces prochains jours et semaines, l’ONU appelle à l’accélération des processus de dédouanement pour faire en sorte que cette aide vitale arrive aux gens le plus vite possible.

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