MANIPULATION DU SYSTÈME JUDICIAIRE :
Rendre justice et mener une chasse aux sorcières : deux approches incompatibles dans la résolution des différends juridiques.
L’affaire opposant le Dr David Makongo au ministère public met en lumière la nécessité d’une stricte séparation entre ces deux idéologies. Cette situation soulève des préoccupations majeures quant à l’état actuel du système judiciaire guinéen, qui doit être guidé par des principes d’équité et de justice, plutôt que par des intérêts personnels ou des manipulations.
Principes fondamentaux de la procédure pénale guinéenne :
Une société civilisée, comme celle de la Guinée, doit adhérer aux principes fondamentaux de l’état de droit. Cela implique l’application équitable des lois, sans ingérence ni influence externe. Il est essentiel que chaque accusation repose sur des preuves concrètes, conformément aux normes judiciaires, où la charge de la preuve incombe au procureur, et toute condamnation doit être fondée sur des preuves irréfutables.
Dans ce contexte, des pratiques telles que la manipulation des procédures judiciaires sapent la crédibilité du système et engendrent des injustices criantes.
Des accusations sans fondement juridique ou factuel :
L’affaire du Dr David Makongo illustre parfaitement ces dysfonctionnements. Il est accusé d’occupation illégale, mais aucun plaignant ni preuve tangible n’ont été présentés. Il est également poursuivi pour destruction de l’environnement, mais là encore, aucune preuve n’a été fournie pour étayer ces allégations.
Sur les accusations d’évasion et de harcèlement, le procureur n’a pas démontré que le Dr Makongo était en détention ou qu’il s’est évadé, ni identifié une quelconque victime de harcèlement. Ces failles manifestes dans les accusations traduisent un manque de rigueur et de respect des principes fondamentaux de justice.
Le rôle crucial du président Mamadi Doumbouya :
Le président Doumbouya, qui a justifié sa prise de pouvoir par la promesse de restaurer la justice et d’assainir un système gangrené par la corruption, doit aujourd’hui réaffirmer son engagement envers ces idéaux. Après trois ans de transition, la persistance de procès arbitraires et injustes entache la crédibilité des réformes promises.
Des procès de type « Kangourou », comme celui du Dr Makongo, rappellent les âges sombres de la justice et sont indignes d’une nation aspirant à l’état de droit. Pour honorer sa promesse, le président doit intensifier ses efforts pour rétablir un système judiciaire intègre, indépendant et impartial, garantissant à chaque citoyen un traitement équitable.
La justice, lorsqu’elle est manipulée, devient une arme d’oppression. Il est temps que les autorités prennent des mesures concrètes pour éradiquer ces pratiques et rétablir la confiance du peuple guinéen en ses institutions.