Un rapport de l’UNESCO met en lumière les effets néfastes des médias sociaux sur les filles

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© ADB/Narendra Shrestha
Des élèves suivent un cours d’informatique dans une école secondaire à Kailali, au Népal.

Les technologies numériques et les logiciels basés sur des algorithmes – en particulier les médias sociaux – présentent des risques élevés d’atteinte à la vie privée, de cyberintimidation et de distraction pour les filles, selon un nouveau rapport mondial de suivi sur l’éducation (GEM) publié jeudi par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

Dans un entretien accordé à ONU Info, Anna D’Addio, analyste politique principale de l’équipe du rapport GEM, a souligné que le rapport examinait la question de la technologie dans l’éducation sous l’angle du genre.

Elle a déclaré que le rapport met en évidence les progrès réalisés dans l’élimination de la discrimination à l’égard des filles au cours des deux dernières décennies, mais expose également l’impact négatif de la technologie sur les opportunités et les résultats en matière d’éducation des filles.

« Les filles sur les réseaux sociaux sont beaucoup plus exposées à différentes formes de harcèlement. La cyberintimidation est beaucoup plus fréquente chez les filles que chez les garçons », a déclaré Mme D’Addio. « C’est quelque chose qui affecte leur bien-être, et leur bien-être est important pour l’apprentissage ».

Guterres met l’accent sur l’accès à l’Internet

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Le rapport coïncide avec la Journée internationale des filles dans les TIC (technologies de l’information et de la communication) organisée par l’agence des télécommunications des Nations Unies (UIT).

Dans un message publié sur son compte X, le Secrétaire général de l’ONU a appelé à davantage d’équipements et de soutien pour les filles dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, soulignant que moins de femmes que d’hommes ont accès à l’Internet – ce qui les empêche d’accéder à l’égalité des chances en matière de travail.

Santé mentale, troubles corporels

D’après les conclusions du rapport, les médias sociaux exposent les jeunes filles à toute une série de contenus vidéo inappropriés, notamment à caractère sexuel, et à la promotion de normes corporelles malsaines et irréalistes qui affectent négativement la santé mentale et le bien-être.

Les adolescentes seraient deux fois plus susceptibles de se sentir seules que les garçons et de souffrir d’un trouble de l’alimentation.

« De plus en plus de preuves montrent qu’une exposition accrue aux médias sociaux est liée à des problèmes de santé mentale, des troubles de l’alimentation et de nombreux autres problèmes qui conditionnent et détournent les utilisateurs des médias sociaux, et en particulier les filles, de l’éducation, ce qui affecte leur réussite scolaire », a déclaré Mme D. ‘Addio.

Selon une statistique de Facebook citée dans le rapport, 32% des adolescentes se sentent moins bien dans leur corps après avoir consommé le contenu de la plateforme sur Instagram.

L’analyste a souligné que l’utilisation des médias sociaux peut avoir des effets positifs sur les jeunes filles, en particulier lorsqu’ils sont utilisés pour accroître les connaissances et sensibiliser aux questions sociales.

« Je pense que ce qui est important, c’est… d’enseigner à utiliser les médias sociaux et la technologie », a dit Mme D’Addio.

Filles en STEM

Elle a déclaré que le rapport attire l’attention sur le fait que les filles sont désavantagées dans l’accès aux carrières en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM), ce qui montre un manque de diversité dans la production et le développement de technologies de pointe.

Les données de l’Institut de statistique de l’UNESCO (IUS) montre,t que les femmes ne représentent que 35% des diplômés de l’enseignement supérieur STEM dans le monde et n’occupent que 25% des emplois dans les sciences, l’ingénierie et les technologies de l’information et de la communication (TIC).

« Il y a encore trop peu de filles et de femmes qui choisissent… les matières STEM et y travaillent », a déclaré l’analyste.

Elle a ajouté qu’une plus grande diversité permettrait des contributions plus importantes à la science et aux développements sans préjugés.

Investir davantage

Les résultats du rapport révèlent la nécessité d’investir davantage dans l’éducation et d’une réglementation plus intelligente des plateformes numériques.

Mme D’Addio a déclaré que l’UNESCO s’efforce constamment de remédier à l’exclusion persistante des filles en matière d’accès à l’éducation et de réussite en plaidant pour des politiques qui rendent le système éducatif plus inclusif et « en promouvant des lois et des réglementations qui garantissent un accès égal à l’éducation pour les filles et les protègent de la discrimination »

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