Le président de la Transition, le colonel Mamadi Doumbouya, était ce soir du jeudi 21 septembre au perchoir de la 78ème session ordinaire des Nations unies. Dans son message, il a notamment expliqué les raisons de l’épidémie des coups d’Etat que l’Afrique au sud du Sahara vit depuis quelques années. Il n’y a pas que quand un militaire prend une arme et renverse un régime en place qu’il y a coup d’Etat. Le président du CNRD estime que même en régime dit démocratique, il y a des putschistes qui sont cependant tolérés ou même acclamés. « Or, ce sont ceux-là qui poussent les militaires à agir » argue-t-il.
Ci-dessous l’extrait de son discours :
« C’est tout le monde qui les condamne, qui les sanctionne, qui s’émeut de la réapparition de cette pratique que l’on croyait révolue à juste titre. Mais j’ai envie de dire que la communauté internationale doit avoir l’honnêteté et la correction de ne pas se contenter de dénoncer les seules conséquences. Mais de s’intéresser et de traiter les causes.
Les coups d’Etat, s’ils se sont multipliés ces dernières années en Afrique, c’est bien parce qu’il y a des raisons très profondes. Et pour traiter le mal, il faut s’intéresser aux causes racines. Le putschiste n’est pas seulement celui qui prend les armes et renverse un régime. Je souhaite que l’on retient que les vrais putschistes, les plus nombreux, qui ne font l’objet d’aucune condamnation, ce sont aussi ceux qui manigancent, qui utilisent la fourberie, qui trichent pour manipuler la constitution afin de se maintenir au pouvoir. Ce sont ceux, en col blanc, qui modifient les règles du jeu pendant la campagne pour conserver les rênes du pouvoir. Voilà les putschistes les plus nombreux ».
Ibrahima Ndiaye